Après un premier album modestement intitulé en son nom « Natalie Prass », la chanteuse américaine a dévoilé cette année une toute autre facette de sa personnalité avec « The Future and The Past ». Elle est venue présenter au Botanique un projet personnel assumé et engagé, dévoilant une Natalie Prass moins diva et bien plus rebelle. Elle fut précédée sur scène par H.C McEntire, amie et partenaire de route dans cette tournée européenne.
En arrivant dans la Rotonde, on s’arrête net, stupéfaits par le
charisme d’une chanteuse seule avec sa guitare électrique au beau milieu de la scène. Cette amie de Natalie Prass représente comme elle, l’image de la femme forte et indépendante. Quelle présence ! Celle-ci fut mise en lumière par une voix rauque, claire, et incroyablement juste.
Pas d’artifice, pas de zèle et surtout pas de fausse note. La musique de l’américaine est un mélange de rock/country très doux, qui nous transporte au fin fond du Texas, où la chaleur et les accords de guitares se fondent dans l’air ambiant.
Il n’y a pas un bruit dans la salle, le public est happé par cette performance époustouflante. Les titres nous appellent parfois à danser, mais personne ne bouge tant l’étonnement est au rendez-vous; seuls de longs applaudissements bien mérités se font entendre à la fin de chaque titre. C’est aussi pour ce genre de découvertes que les premières parties du Botanique ne sont à manquer sous aucun prétexte !
Après une belle surprise en première partie, il est temps de se remettre quelques minutes de nos émotions avant de retrouver la seconde américaine de la soirée : Natalie Prass
Le show commence par une entrée dynamique et très pop, la chanteuse arrive toute de bleue vêtue, munie de son groupe et d’une folle énergie contagieuse. On est directement immergés dans l’ambiance, et tout le public s’est levé d’une même cadence prêt à ressortir quelques pas disco !
On sent très vite que diva pétillante est là pour éveiller les consciences, partager sa frustration et ses émotions. Elle réalise le tout avec un charisme indéniable qui a plongé la Rotonde dans une atmosphère très particulière et unique en son genre. Avec des titres funk-pop revigorants tels que « Sisters » ou encore « Oh My » , l’américaine s’insurge et se lâche complètement; on était pas habitués à entendre la chanteuse dans un registre autant décomplexé et orienté vers la politique.
Ce nouvel album garde une certaine élégance, tout en proposant quelques morceaux orientés vers quelque chose de « groovy », parsemés de notes RnB. La voix délicate et immaculée de la chanteuse apporte vraiment quelque chose de classe aux influences rétro relativement classiques qu’elle ose proposer. Sur certains morceaux elle a même lâché quelques « flow » d’enfer qui ne sont pas passés inaperçus !
Notons le fait aussi que lors des passages instrumentaux Natalie Prass n’est presque jamais restée timidement derrière son micro, et nous a conquis avec un déhanché complètement fou, en occupant tout l’espace de la scène.
Le concert a été aussi l’occasion de découvrir certain titres rappelant la Natalie du passé , comme « Bird of prey » ou encore « Never over you », où à la grande surprise de la plupart d’entre nous, la chanteuse s’est armée de sa guitare électrique – qui faisait contraste avec sa robe bleue à paillette et ses mains toutes frêles – pour nous ravir de passages post-rock hyper bien construits ! En parlant de contrastes, après le rock, l’acoustique : tandis que le reste du groupe quittait discrètement la scène, l’américaine a pris place derrière le synthé pour rendre un très bel hommage à Karen Carpenter, femme et artiste qu’elle admirait beaucoup.
On a découvert ce soir une belle métamorphose musicale de la chanteuse, qui nous a emmené avec elle dans un monde monde moins fleur-bleue mais beaucoup plus sombre et réaliste. Elle est néanmoins restée dans son style, mais dans un tout autre registre qui a ravi un public attentif et curieux.
Voici le traditionnel top 5 de mes titres phares de l’album ! Pour ceux qui ne connaissent pas le principe, à la fin de chaque chronique je vous propose un top 5 des chansons qui valent la peine d’être découvertes et appréciées à leur juste valeur. Par ailleurs vous trouvez des anecdotes sur l’album de la part de l’artiste en cliquant sur chaque track juste ici !
- Sisters. Gros coup de cœur sur « sisters ». Le gospel se marie à la perfection au ton grave et déclamé de la chanson.
- Ship go down. Avec des airs jazzy/blues extrêmement bien réalisés, c’est probablement la chanson la plus « dark » de l’album quand on en comprend le sens.
- Far from you. Un morceau qui se distingue des autres par un bel hommage à la chanteuse Karen Carpenter, le tout en un piano-voix absolument sublime.
- Never too late. On a ici des influences « eighties » entraînantes et dansantes, rappelant une époque rétro qui a disparu bien trop vite.
- Short court style. Pour faire court : écoutez et visualisez le clip sans modération !