La soirée du 15 août du BSF se voulait essentiellement orientée vers la chanson française.
Le Mont des arts accueillait la nouvelle coqueluche de la scène française, Clara Luciani. L’expérience est à nouveau troublante. La voix est tellement atypique et profonde qu’elle rend la jeune femme indéfinissable. Le set se basait principalement sur le premier album de la belle Clara : Sainte Victoire. Outre la voix unique c’est aussi la ligne de basse qui marque. Puissante et entrainante, elle soutient merveilleusement bien des textes au scalpel. De quoi mettre en appétit un public déjà acquis à la cause de Clara Luciani.
Clara Luciani, bien sûr, c’est le groupe La Femme mais elle était présente sur la dernière tournée de Raphaël, aux chœurs et percussions.
C’est donc tout naturellement que ce dernier l’invita à le rejoindre sur scène quelques minutes plus tard. Il avait commencé son concert avec une certaine dose de stress, palpable mais qui est aussi la marque de fabrique des méticuleux. Reprenant ses plus grands titres de manière originale et très riche, Raphaël a proposé un set très rock et toute en sensibilité. Celui qui connait bien Bruxelles pour y avoir enregistré et tourné un clip se sent ici chez lui. Il aime les belges, il le répètera avec son sourire qui ne ment pas. Avec cette touche de dandysme qui n’est pas sans rappeler Christophe ou Bashung, l’élégant Raphaël a entrainé les spectateurs dans un univers bohème, humaniste et parfois mélancolique. Alors qu’il pouvait agacer par le passé par trop de manières parisiennes, Raphaël apparaît plus brut, mature.
Avant d’assister au concert de Camille, une respiration à la Madeleine avec Fugu Mango. Encore une fois, le groupe a déployé tout son talent. Le plaisir partagé par les musiciens sur scène transpirait et a très vite gagné le public qui danse et participe à la fête.
Présentée comme la tête d’affiche du Mont des arts, Camille n’a pas déçu les afficionados quitte à laisser certains spectateurs moins avertis sur le carreau. Gros débat sur ce concert, l’un a adoré, trouvant que la prestation était d’une musicalité parfaite et que la folie de l’artiste lui permettait de proposer quelque chose de différent et d’original. L’autre n’y a rien compris, ni la mise en scène, ni le fil conducteur, ni l’objectif de la chanteuse.
Camille est un objet d’art contemporain. On entre dans son monde et cela procure un plaisir immense ou on se demande dans quel sens il faut regarder pour comprendre ce que l’on a sous les yeux.
La place des Palais était quant à elle pleine à craquer pour Shaka Ponk qui, comme à leur habitude, a fait le show.
Xavier Piron & Christelle Cotton