Ce soir, la langue française a été mise à l’honneur ! Samir Barris nous a enchanté avec des reprises de vieux poèmes, en brouillant le côté classique de ceux-ci et en leur donnant un coup d’éclat avec sa voie enchanteresse. Il fut précédé d’une première partie qui nous a aussi fait voyager dans ses constellations.

Première Partie : Grande Ourse

Grande ourse, c’est un duo un peu original, un peu la tête dans les étoiles. Il se définit comme « un duo de chanson francofolk guitare-accordéon-percus-voix » ; à première lecture cela peut sembler un peu flou (voire beaucoup) mais tout est dit : Leurs mélodies et leurs balades résonnent à l’unisson avec une guitare, un accordéon et des percussions du monde.
Le duo partage intimement avec son public un registre de compositions françaises à la fois (sur)réalistes et humoristiques, avec parfois une petite pointe de cynisme…

Ce soir, ils nous ont transportés dans leur monde acoustique, rempli d’échos, de rythmes saccadés et de textes utopiques. On a l’impression de faire partie de leur aventure le temps d’une soirée, et d’écouter leurs drôles d’histoires qu’ils ont à nous raconter. On se sent vite chez eux, et pour cause ! Les décors sont dignes d’un salon d’époque, jusqu’aux moindres détails. Petit bémol pour 3-4 morceaux qui manquaient peut-être un peu de structure, dû aux nombreuses informations différentes qui nous parvenaient : de par les deux voix déviant de leurs harmonies respectives et la partie instrumentale pas toujours raccord. Néanmoins on note une très bonne rythmique et une bonne participation du public qui était réceptif au point de tenir une note tout le long d’un titre !

Grande Ourse pour qui ? Pour les amateurs de Mathieu BoogaertsDick AnnegarnAlain SouchonCamilleJacques Brel. Ou aussi pour quelques curieux(ses)…

Après une petite pause rafraîchissante dans le Bota’Bar, il est temps de rentrer à nouveau dans une rotonde presque sold-out, et pour ma part, découvrir pour la toute première fois Samir Barris en live…

Deuxième Partie : Samir Barris

La carrière du Bruxellois commence avec le projet Melon Galia, à la fin des années 90 dont il est le batteur.  L’occasion de me taireun des titres phare du groupe, a hautement été diffusé en radio et les a propulsés sur le devant de la scène nationale. Après 3 EP’s, un album et des concerts un peu partout en Belgique, France, Canada, USA, le groupe se sépare en 2004. Dès lors, Samir Barris se lance dans un projet solo ainsi que dans des collaborations dans le duo « Ici Baba » (destiné à l’enfance), le trio « Le Ba Ya » et le groupe « Le beau geste ».

Ce soir, Samir Barris nous livre son troisième album « Fin d’été » dans la jolie salle de la Rotonde, au Botanique. Sur scène, ils sont cinq : Deux violonistes, un contrebassiste, une à la batterie, et Samir Barris en guitare/voix. (Ceux-ci ne sont autres que des amis de longue date, Nicholas Yates, Margaret Hermant, Séverine Cayron ainsi que Yannick Dupont)

Entre ses compositions personnelles et les reprises de poèmes célèbres, le groupe nous livre une session acoustique de qualité. Les poèmes, sortis de leurs bouquins, sont dépoussiérés pour laisser place à d’élégantes interprétations, qui sous des airs jazzy-pop-bossa nova (décidément, ce soir on a eu droit à de beaux mélanges de styles !) démontrent avec talent leur intemporalité. Baudelaire, Hugo, Verlaine, ont eu ce soir une nouvelle vie sous une nouvelle forme. Samir nous chante avec une certaine mélancolie le manque, le temps qui passe, la nostalgie…

Le public est captivé et troublé à la fois. Conquis morceaux après morceaux. Au fil du concert, les musiciens partent de la scène chacun à leur tour, laissant place à un quatuor, puis un trio, puis le chanteur seul avec sa guitare, pour à la fin revenir tous ensemble. On n’a pas envie que ça se termine, la voix du chanteur mêlée aux instruments à cordes avec une rythmique solide nous transporte à la fin d’un été intense et chaud, parsemé d’émotions.

Ce fut vraiment une belle soirée, où la chanson française, mise à l’honneur, reste et restera indémodable.
En l’honneur de cette jolie release je vous laisse un petit top 5 des chansons qui m’ont le plus touché ce soir !

1) Le fil. Si vous suivez celui de l’histoire, vous ne serez pas déçus.
2) Soleils couchants. Fermez les yeux, inspirez, écoutez. Un gros gros coup de cœur pour cette reprise du célèbre poème de Verlaine.
3) Septembre. Ah nostalgie quand tu nous tiens ! Sans doute une de fin d’été que l’on a tous vécu…
4) Demain dès l’aube. La bande originale de cette chronique. Un très chouette titre (qui reflète l’écriture de cette page d’ailleurs !) .
5) Bonnes vacances. Sorti un peu plus tôt que les autres, ce titre nous a donné un bel avant-goût de l’album et, pour certains, des vacances…

Pour la petite anecdote, Samir Barris a composé, enregistré et produit de A à Z cet album par ses propres moyens dans son home-studio. Pour un rendu des plus optimal, il a confié le mixage à son vieux copain, Gilles Martin (dEUS, Miossec, Benjamin Schoos ). Le résultat est authentique et, même si les thématiques qui traversent ce nouvel album abordent une certaine mélancolie dénuée de tristesse, il nous offre un regard vers le futur plein de désirs et d’espoir.

Pour découvrir et suivre Samir Barris, rendez-vous sur :
Facebook
Son site officiel
Et l’album? Il est juste là !

Prochains concerts :
26.05.18 – En solo au festival Music a Chance (Waterloo)
24.06.18  Maison Rouge de Saint Symphorien – Sieste acoustique en solo – 14h et 16h

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