C’est à l’AB Club que Juicy défendait ce 22 mars la sortie de son premier EP Cast A Spell . Plus qu’un projet, c’est une bombe, une révélation qui propulse le duo au rang des artistes qu’on va s’arracher tout l’été, et plus si affinité !

Crédit photo : Guillaume Kayaca

 

Pas d’affront : on ne présente plus Juicy, ni leur parcours. Si vous avez manqué cette étape, vous avez raté quelque chose. Mais les filles vous donnent de quoi vous rattraper : un EP haut en couleur, aux mille facettes et influences.  Alors si vous prenez le train en marche, lisez attentivement ce qui va suivre.

Le secret de Juicy ? Une énorme dose d’humilité, deux artistes confirmées, et beaucoup de complicité. Tant d’adjectifs qui les ont menées à la création de leur premier projet perso, bercé par un humour radical et joyeusement émascualteur. « Attention, c’est à prendre au 15e degré » précise Julie. Je me suis glissée dans leur loge deux heures avant la release. C’est sur un mignon fauteuil rouge que s’installent Julie et Sacha pour l’interview, tout sourire, les yeux pétillants.

« Bien-sûr, il y a un fond dans lequel on croit. Les morceaux de cet EP, ils sont tous féministes. Mais complètement exagérés, dans le sens où il faut le prendre au second degré. Après, ce sont des choses qu’on défend dans la vie, mais on ne veut pas couper des zizis dans la rue non plus ! C’est sur le ton de l’humour, car pour faire passer un message, hé bien c’est plus doux » confirme Sacha.

Après deux ans de covers et plus de 250 concerts dans des bars, Julie et Sacha ont voulu s’essayer à l’exercice de l’écriture. « Le but n’était pas spécialement de sortir un EP ou un album, on avait juste envie de créer quelque chose qui nous ressemble, sans se mettre de pression. Et à nouveau, on s’est trop marré à le faire ». À la grosse différence que ce nouveau projet amène, quelque chose de beaucoup plus lourd et travaillé : le son. « On voulait quelque chose qui sonne beaucoup plus fat ! »

Et c’est complètement ce qu’elles nous ont balancé : des titres incroyables et qui amènent chacun leur propres identité et influence. Des sons jazz, pop et r’n’b. Mais elles ne se sont pas cantonnées à ça. C’est accompagnées d’un véritable arsenal qu’elles débarquent avec cet EP : Lucida Grande (alias Luca Derom) à la prod, Jean-Mari Rens sur certains arrangements, et la cerise sur le gâteau, Zwangere Guy qui pose sa voix sur le titre Mouldy Beauty, dont le clip vient tout juste de sortir !

Sur scène, ça commence très fort avec Count Our Fingers Twice, véritable porte-drapeau de cet EP. Elles enchaînent avec une dédicace à « un trou du cul de politicien qu’on déteste » et dont je ne citerai pas le nom. Ensuite, c’est un défilé de petits fantômes qui débarquent et s’agitent sur Die Baby Die. Ces musiques qui résonnent dans nos oreilles déjà depuis plusieurs semaines prennent une réelle ampleur en live. Alternance de morceaux « r’n’bitch » déjantés et de morceaux teintés d’harmonie jazz, calmes et mélodieux. Une sorte d’ascenseur émotionnel dont on ne se remet pas vraiment. Bref, une release calibrée et bien dosée, un EP bourré de vitamines qui va faire beaucoup de bien !

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