Jeudi 19 octobre. Bruxelles, salle de la Madeleine. Ce soir signe la tant attendue reprise de la saison des concerts en salle pour moi. Mais contrairement à mes habitudes, ce n’est pas un groupe de metal bien pêchu qui viendra ouvrir celle-ci. Non, cette année, ce n’est autre que le groupe Soldout qui l’ouvrira!
Inutile de présenter l’emblématique groupe bruxellois, qui après plus de 10 ans d’existence n’a plus rien à prouver, surtout lorsqu’ils sont chez eux comme ce soir. Leur électro-pop, venue tout droit des années 80, en a déjà charmé plus d’un au cours de toutes ces années. Ils étaient accompagnés ce soir de Monolithe Noir, musicien spécialisé dans l’électro minimaliste, aussi connue sous le mystérieux titre de musique drone.
Je rentre dans une Madeleine déjà bien remplie pour un début de première partie. Mais c’est normal. Presque toutes les places pour ce soir ont été vendues. Le groupe était vraiment attendu. Seuls quelques rares tickets restent disponibles à l’entrée.
La salle est plongée dans la pénombre. Antoine Pasqualini, aka Monolithe Noir, débute son set. Baigné d’une faible lueur bleutée et accompagné d’une valise faisant office de table de mixage, emplie de boutons et de fils à connecter entre eux, Monolithe Noir nous livre une électro minimaliste, qui, dans cette noirceur presque totale, nous transporte. Où? Personne ne le sait. Mais on se laisse emporter avec plaisir et délices vers cette destination inconnue.
Il n’y a pas d’interactions avec la foule. Pas plus que de show light à contempler. Ici, tout s’écoute. Les compositions, plutôt semblables et pourtant fort différentes, se succèdent avec une fluidité rare. Je savoure un son d’une propreté rarement rencontrée, tout en me demandant comment il parvient à produire tant de sonorités depuis cette valise posée sur une table devant lui. Et d’un coup, c’est le réveil.
La musique s’arrête, les lumières se rallument, Monolithe Noir salue d’un rapide geste de la main, puis s’en va, sans demander son reste. La salle entière semble sortir de sa torpeur. Un rapide tour au bar et une bière plus tard, le temps de me remettre de cette expérience étrange mais néanmoins plaisante offerte par cette première partie, et je suis prêt pour attaquer la suite.
Avec leur cinquième album, intitulé “Forever“, sorti en mars dernier, Soldout revient sur le devant de scène cette année pour notre plus grand plaisir. Après les Ardentes, puis le Brussel Summer Festival, ce concert à La Madeleine était leur dernier en Belgique pour 2017.
Le show commence en douceur ce soir. Des néons sont disposés à intervalles réguliers sur scène, et deux projecteurs illuminent le bas des escaliers avec des projections stéréoscopiques. Charlotte et David, accompagnés depuis un certain temps déjà par un batteur pour leurs concerts, nous livrent comme à l’accoutumée un show propre, sans bavure. Mais le public a du mal à se dérider ce soir. C’est calme dans la salle, on n’entend pas un bruit ou presque. Les gens ne bougent pas, comme figés.
Titres des vieux albums et du petit dernier se succèdent avec fluidité. Il n’y a pas, ou que très peu de contacts avec le public. Ce show en crescendo parfaitement rodé suffit amplement. L’assistance se détend. Lentement, mais surement. Ca bouge un peu la tête à gauche, ça commence à taper du pied à droite. Petit à petit, les gens se laissent entrainer, se lâchent, et commencent à danser.
Soldout nous tiendra ainsi en haleine pendant plus d’une heure. Folie et langueur s’alternant, faisant monter la tension jusqu’à la toute fin du show. Si le public s’est fait timide au départ, toutes inhibitions ont maintenant disparu et toute la salle danse à cœur joie sur ces compositions de plus en plus électrisantes dont nous gratifient les membres de Soldout.
Mais on en veut plus; toujours plus. A force de les acclamer, ils reviennent. Non pas pour un rappel, mais deux! Et on ne va pas s’en plaindre. Moi aussi, je ne demandais que ça!