Les Francofolies de Spa sont réputées être un festival familial et convivial.
Pas du genre où la bagarre a sa place et pourtant lors de ces deux dernières journées, les claques sont tombées sur le coin des jolies frimousses des spectateurs. A grand renfort de talents, le public a été secoué ces mercredi et jeudi dans la ville d’eau baignée d’une magnifique lumière.
On accrochera sans conteste Mustii comme l’étoile montante. Il faut avouer que ce jeune homme a déjà tout d’un grand. L’aisance, le charisme et un appétit dévorant. A chaque passage de Mustii, on ne peut que constater les pas de géant que le chanteur-comédien fait. On sent un travail sérieux et acharné qui porte largement ses fruits. Il y a chez ce garçon une énergie qui emporte tout sur son passage.
D’énergie il était évidemment question avec Ghinzu. Les garçons ont, une fois de plus, pris possession de la scène Proximus distillant un rock puissant et carré qui enivrait le public, le laissant KO après un show époustouflant. Ghinzu confirme donc sa place de fer de lance en la matière.
En amorce de Ghinzu, sur la scène Sabam, les Liégeois de Roscoe ont proposé un concert très bien mené, bel équilibre entre mélodies bien ficelées et volutes instrumentales électriques.
Toujours au rayon « rock », Hollywood Porn Star a fait, en fin d’après-midi, son retour aux francos. En grande forme, ils ont revisité avec énergie leur répertoire et donné, aussi, un avant goût de leur nouveau mini-album. Décidément, ce 21 juillet faisait la part belle au (bon) rock belge !
Outre ces moments très forts, Lemon Straw a pleinement rempli le contrat, le groupe prouvant une fois de plus qu’ils peuvent aisément jouer dans la cour des grands. Sans doute plus classique dans la forme, le set proposé était net et en place, le contact avec le public naturel. On sait depuis longtemps qu’il faut garder un œil sur ces musiciens là, leur prestation spadoise n’a fait que confirmer tout le bien que l’on pensait d’eux.
La veille, en clôture de journée, Hyphen Hyphen n’était pas en reste. Les niçois ont tout emporté sur le passage. Avec leur rock electro envoutant et entêtant, ils ont ensorcelé les spectateurs de leur mystérieuse alchimie. Une telle présence sur scène ne peut que laisser des traces.
On n’oubliera pas, enfin, le retour en Belgique du suisse Bastian Baker qui a une fois de plus charmé son public par son univers folk et son sourire enjôleur…
Sur la scène Pierre Rapsat, en première partie de soirée, Grandgeorge a fait monter l’ambiance en proposant un show généreux et chaleureux, invitant même quelques musiciens (dont Cats on tree) à prendre part à la fête sur scène. Belle mise en bouche, avant la marée de lumières bleues soulevée par un Pascal Obispo très en forme.
Accompagné d’un philarmonique, la tête d’affiche de ce mercredi a porté son public au creux de sa main, l’a caressé de ses succès revisités et l’a laissé nourri du sentiment d’avoir partagé un très joli moment.
Bien entendu, Obispo s’est baladé au gré de son répertoire, a proposé des extraits de son dernier album très personnel et moins connoté variété mais il a aussi imposé d’un simple mouvement de tête, soutenu par l’ensemble des musiciens debout, un moment de silence après le premier couplet de « Mourir demain », rappelant sans un mot que des hommes tombent aujourd’hui aux quatre coins du monde et que la peur qui pourrait s’installer n’avait pas sa place, que la musique était plus forte et que chaque instant volé à la mort est précieux. Ne donnant aucun détail sur la destination de son hommage, Pascal Obispo a permis à chacun de consacrer une pensée personnelle et intime qu’il appartenait à chacun d’identifier.
Un moment très chargé émotionnellement.
La première mi-temps des Francos 2016 est derrière, reste deux journées au programme varié. A suivre….