Tryo fête cette année ces vingt années d’existence. Après deux ans d’absence sur scène, les quatre larrons nous reviennent enfin pour une tournée qui annonce la couleur de leur prochain album, prévu pour l’automne. Afin de nous faire patienter, il en ont dévoilé il y a deux jours le premier morceau, Souffler, qui bat le rythme des mouvements sociaux actuels, et appelle notamment à plus de solidarité et d’honnêteté, en dénonçant l’hypocrisie et les promesses sans lendemain d’une gauche décevante, au crépuscule de son quinquennat. Un clip dans lequel Renaud fait une petite apparition surprise. Et on peut déjà dire que ça annonce du bon ! C’est simple, efficace, entrainant, ensoleillé, c’est du Tryo comme on l’aime.

La grande première de cette nouvelle tournée avait lieu vendredi dernier, au Wacolor. C’est à cette occasion que nous avons pu rencontrer le groupe, quelques dizaines de minutes avant son concert. Ils nous parlent un peu de leur prochain album, qui semble s’annoncer comme celui du retour aux sources, comme un album sans artifice, bien ancré dans le contexte social et politique du moment. Et surtout, ils nous parlent de leur impatience de remonter sur scène et de retrouver leur public !

Scènes Belges : Ce soir, c’est votre première, c’est un peu le début de la saison des festivals, et vous avez décidé de l’entamer en Belgique. Quel est votre rapport à la scène belge ?

Manu : Pour en avoir rencontré, les musiciens belges sont de sacrés musiciens : ça bosse dur et ils sont très précis. Très critiques au niveau du goût aussi. Même le public belge, au niveau musical, est difficile, ou du moins exigeant. Je pense à des artistes qu’on a rencontrés… Je pense à Daniel Hélin, qui est un putain de chanteur, qui a vachement pris à Brel et qui, en même temps, a vraiment sa personnalité, sa propre présence scénique et surtout des textes incroyables !

Mali : Moi je pense à Stromae, mais tu ne connais pas… C’est un petit jeune, ça marchera pas mais c’est bien, quand même ! (Rire)

Guizmo : Et du côté du public, c’est super de toute façon. On a toujours été très très bien accueilli en Belgique. On est de retour sur la route, on est de retour sur la scène. Ça fait très longtemps qu’on n’a pas fait de date, et là, c’est la première, c’est le retour des festivals, c’est en Belgique… On est ravi ! Et il y a un public très jeune, donc c’est bien, ça va nous mettre la pêche.

Mali : On est ravi de retrouver le public, et impatient aussi. Ce soir déjà, mais on va encore revenir à l’Ancienne Belgique et à LaSemo ! Donc on ne quitte pas le peuple belge. Ce n’est que le début !
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Avec Tryo, on aime traiter de sujets graves, mais on aime le faire avec optimisme et avec gaieté.

 

Votre nouvel album est déjà enregistré, il sort en automne. Il a été produit dans un climat social et politique assez sombre en Europe. On vous sait capables de morceaux assez militants. Doit-on s’attendre à un opus engagé, qui s’inscrit dans ce contexte ?

Manu : Ça, c’est sûr.

Mali : Il y a deux choses. Musicalement, il y avait une envie de nous retrouver à quatre, sans musiciens additionnels. Trois voix, trois guitares, un percussionniste : c’est la couleur de l’album. Sur les derniers albums, il y avait souvent des musiciens invités, et là on avait envie de nous retrouver entre nous. Musicalement, il y a quelque chose d’épuré.

En ce qui concerne le message, en effet, c’est un album qui raconte un petit peu tout ce qu’on a vécu ces derniers temps. On est des citoyens comme tout le monde et on a été touché par tout ce qui s’est passé : que ce soit les attentats, l’extrême-droitisation de la France, les migrants… Et on raconte tout ça à notre manière. Mais ce n’est pas plombant du tout, hein !

Guizmo : Oui, ça reste festif ! Il faut que la joie et l’enthousiasme prédominent !

Mali : Avec Tryo, on aime traiter de sujets graves, mais on aime le faire avec optimisme et avec gaieté. On a l’habitude d’avoir des textes parfois très durs mais sur des mélodies très légères et festives. Et c’est à nouveau là-dessus qu’on s’est retrouvé pour cet album-là. Mais en effet, c’est un album très engagé.

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Trois voix, trois guitares, un percussionniste : c’est la couleur de l’album.

 

Aura-t-on l’occasion de découvrir de nouveaux morceaux sur scène cet été, avant la sortie de l’album ?

Mali : Oui ! Ce soir, on va déjà vous jouer en trois. De nouveaux morceaux, qui sont là, qui sont impatients, qui bouillonnent, qui ont envie de sortir et de rencontrer le public. Parce qu’aujourd’hui, c’est le début des festivals et c’est vraiment super important, ce moment où on livre pour la première fois ses morceaux au public.

Guizmo : On avait envie de revenir avec des nouveautés. De ne pas retourner sur scène juste pour aller sur scène. On a vraiment envie de présenter de nouvelles chansons, et ça va se faire dans la continuité de la sortie de l’album et de pas mal d’autres concerts.

Mali : Puis on ressentait une certaine urgence aussi. Quand on s’est vu en octobre, on avait des morceaux. Ils étaient là, il fallait qu’ils sortent et qu’ils aillent à la rencontre du public. C’est au-delà d’un album, au-delà de tout ça. C’est vraiment qu’on a envie de les chanter, tout simplement.

Manu : Puis ça fait deux ans qu’on n’a pas tourné. On est en manque. (Rire)

Vous venez de fêter vos 20 ans. Est-ce qu’on peut dire que c’est « l’album des 20 ans » de Tryo ?

Manu : Oui, et on les fête toujours (Rire) mais ce n’est pas ça. Ce n’est pas un album-célébration. Ce n’est pas un bilan du groupe. C’est plus un bilan de la vie qui nous entoure, et de ce qu’il se passe en France et dans le Monde.
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Tryo sera en concert le 9 juillet à LaSemo et le 30 novembre à l’Ancienne Belgique.

www.tryo.com

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