La pluie est en trêve et c’est tant mieux. En cette fin d’après-midi et de semaine, Wavre trouve son second souffle et laisse le soleil entrer. Il est bien difficile de trouver une place de parking aux alentours du… parking de la sucrerie. Et pour cause, avant même de commencer, le festival est soldout. Ce vendredi soir, jour de relâche pour les Diables, on vibrera à 4000.
Et il y a du sang neuf dans la machine. Créé pour les étudiants entre la fin bénéfique des examens et le moment fatidique des bulletins, le Wacolor convie les ados et adulescents à fêter les beaux jours et la musique qu’ils aiment. Et après une affiche plus découverte amenant son lot de bonnes émotions tout au long de l’après-midi avec Zappeur Palace, Lightning ou encore Back on stage. Sans oublier une scène découverte, avant de propulser le public dans des univers mieux connus.
À commencer par celui de Guizmo. apprenti-rappeur des Hautes-de-Seine, ancien membre du collectif L’Entourage et pas franchement recommandable. Cumulards des gros mots, le jeune homme fait rimer chatte, race et tout ce qui est possible et (in)imaginable dans le mauvais sens des termes. Un bien affligeant spectacle. Sur sa came, on a pas la moindre envie de tirer une latte.
Tryo, l’enthousiasme non feint et sans fin
Heureusement, après l’intermède festif et nettement plus agréable aux oreilles proposé par Superska, on plante une graine et on va voir ce qu’elle est devenue. Et c’est toujours un bonheur de retrouver les quatre gars de Tryo. Revenus d’un stand-bye de deux ans (entrecoupé par un album de reprises vraiment pas terribles), c’est peu dire que Guizmo (pas l’autre), Christophe Mali, Danielito et Manu Eveno ont foulé cette première scène depuis longtemps avec un enthousiasme non feint.
Gratifiant le public de trois nouvelles chansons exclusives (elles paraîtront sur le prochain album du groupe, en septembre), le quatuor gagnant n’a pas son pareil pour mettre une ambiance de feu. Le public est jeune face à ce groupe aux (déjà) 20 ans de carrière, mais les chansons sont reconnues et connues par coeur: Ce que l’on sème, L’hymne de nos campagnes, Greenwashing ou encore Désolé pour hier soir (chanson à retardement, on n’ose se demander quelle tête tirera tout ce petit monde demain au réveil). La fête est dans la place, ponctuée de pogos bien gentils et d’une irrépressible envie de danser. Tryo cultive l’art et la manière de mettre de bonne humeur et de nous ramener à l’insouciance.
Bain de foule et de presque minuit pour le guitariste
Le temps d’aller manger un petit bout et de boire un coup (à des prix très abordables, c’est rare!), et nous voilà attirés par une lueur rouge sur l’autre scène. Un sabre laser? Non le pied du micro déchaîné de Jane Doe, qu’on croirait sortie d’un film de Tarantino. Inutile de vous dire qu’après Tryo, on change de ton, mais le cocktail est détonnant, le rock va à l’assaut des jeunes fêtards et les enivre, même si ce n’était pas gagné d’avance. Mais force est de constater que les tables du coin pique-nique deviennent de formidables trampolines pour rockeurs et rockeuses en herbe. Pour le clou du spectacle, le guitariste Angel Ognito s’est même permis de faire la fiesta dans le public. Dément, on vous dit!
Pour les plus résistants, c’est Quentin Mosimann qui a prolongé la nuit et transformé l’espace plein air en discothèque pour un show aérien comme il nous l’avait déjà prouvé aux Francofolies, dernièrement. Véritable showman, Quentin n’a pas son pareil pour enchaîner les titres méga-connus et emmener son public au bout de la folie. Une manière bien agréable de conclure le Wacolor 2016. Un festival qui ne fait que gagner en puissance et en popularité.