Dimanche soir au Cirque Royal, lors de leur release party en prélude aux Nuits Botanique, les six membres de Dan San accompagnés d’un quartet libéré du Mons Orchestra ne sont jamais vraiment sortis de l’ombre. Pourtant on y a vu que du feu.

On a quitté le soleil et l’air parfumé de l’odeur des premiers barbecues, quitté la circulation dense aux allures de retour de vacances à Bruxelles, pour s’engouffrer dans la noirceur du Cirque Royal. Il est 19h45 et le groupe sur scène émerveille ceux qui ne le connaissaient pas. Les Lettons de Carnival Youth terminent sans fard et sans masque son concert de manière intense. De quoi donner envie de découvrir leur dernier album.

Les lumières se rallument le temps d’un passage au bar, la salle se remplit peu à peu. Il faut dire que mieux vaut être à l’heure pour ne rien loupe de la performance tant attendue des Liégeois de Dan San. Riches d’un nouvel album, Shelter, les six larrons nourris au folk fort en atmosphère ne se font pas attendre. Et très vite, le ton est donné. L’obscurité se fait, et dans l’ombre, la musique peut commencer. Dan San est en lisière d’un bois aux mille secrets et le groupe semble ne pas vraiment en sortir, l’ombre lui colle à la peau et unit les voix de Thomas Médard et Jérôme Magnée. En quelques secondes, Dan San rassure, il n’a rien perdu de son originalité et de l’incroyable harmonie à l’unisson qui surgit aux quatre coins de son répertoire.

Et si on s’attend à l’une ou l’autre chanson bien connue issue du premier album ou des EP précédents, le set fait surtout la part belle aux nouvelles chansons, comme une plongée dans un univers désormais plus profond, plus aussi évident mais encore mille fois plus happant. Plus mature aussi. À l’image du violon magnifique de Damien Chierici, chacun a désormais trouvé sa place et Dan San joue sur des accords parfaits pour nous entraîner dans ce folk nuancé et sans commune mesure. On pouvait regretter que le premier album n’ait pas fait plus d’émules. Pas grave, avec Shelter, Dan San frappe plus fort, de manière impériale et à visage pas si découvert que ça tant l’ombre règne du début à la fin sur ce set infiniment juste. Il est certain que le groupe nous réserve encore bien des surprises et il était logique que le groupe finisse en apothéose ce week-end de l’Ascension.

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