La foule des grands jours, un néon comme un sabre laser pour couper la nuit et la salle de l’Ancienne Belgique du bruit de la nuit bruxelloise et des chansons hors-norme et plus électro que jamais. Pas de doute le duo AaRON et ses deux musiciens supplémentaires a frappé fort sans peur de transformer la mythique salle en un club ultra-branché par moment.
L’unique et dernière fois que j’ai vu le duo à l’oeuvre, c’était il y a déjà un paquet d’années aux Fêtes de Wallonie de Namur. Un déluge battant avait obligé le groupe à ranger ses instruments et à écourter. Trop périlleux pour continuer. Et pourtant de ce moment incroyable, sur une place du Grognon rapidement désertée, continue de trotter dans ma tête, par son atmosphère particulière qui avait donné à ce concert-là une aura mémorable. Déjà!
Et, nous voilà, près de quatre années et demi plus tard dans un lieu bien hermétique à la pluie pour un concert tout en chaleur et en énergie monstre. Depuis quelques mois, les Artificial Animals Riding on Neverland présentent leur toute nouvelle galette, l’impeccable We cut the night, sur les scènes, en profitant aussi pour réviser un rien leurs classiques et tubes. De manière peut-être plus nocturne, plus dark (couleur Blouson Noir, quoi!), mais souvent réussie, dans une salle bouillante, réceptive à souhait et lumineuse. AaRON a le don des contrastes et se donne sans compter. Les chansons du nouvel album se succèdent, mais il y a de la place aussi pour Seeds of gold, Rise, O Song et l’inévitable U-turn (Lili), chanson emblématique d’une (voire plusieurs) génération(s) (tant les visages sont éclectiques. Au premier balcon, on voit même une grand-mère déchaînée tandis que quelques membres de la famille du chanteur Simon Buret se sont installés dans les gradins. Ici, AaRON est en famille et s’il y a peu de place pour des dialogues avec le public, l’énergie parle d’elle-même. Et les sourires qui marquent les visages de Simon et Olivier, mais aussi des autres membres du groupe de scène, aussi!
Deux rappels sont organisés, le dernier comme un retour aux fondamentaux, au dépouillement, avec un Mister K en duo acoustique. Sublime et frissonnant, un final mémorable pour 1h40 de concert qui nous aura fait passer par toutes les émotions et toutes les transes. AaRON est plus que jamais une valeur sûre et gagne en puissance!