C’était un événement attendu de ce début d’année: le retour de Jasper Steverlinck sur scène, au Botanique. Et preuve que le leader d’Arid ne se démode pas, il a fallu s’y reprendre à deux fois pour contenter les fans ravis de ce “come-back”, très vite soldout, la première soirée en a ainsi appelé une deuxième largement plébiscité. Et en grand seigneur de la pop belge, Jasper Steverlinck a très vite fait la preuve par deux.
D’abord, il y a une voix, cette voix si reconnaissable et incroyablement harmonieuse, venue du ciel pour entrer par tous les pores de votre peau. Et pour le coup, Jasper se présente à nous, seul à la guitare, riche de sa voix taillée dans le même cristal aux mille carats que celle de Klaus Meine, le chanteur des Scorpions. La magie opère déjà, dans ce rayonnement sympathique et proche du public. Et si le Flamand chevelu apporte les touches finales à son prochain album solo (successeur du très prenant Songs of innocence sorti, quand même, en 2004), que les nouvelles chansons sont bien présentes pour le plus grand plaisir de l’assistance, les chansons plus anciennes ne sont pas en reste. “J’ai voulu retrouvé les chansons comme je les ai écrites avant qu’elles ne deviennent des rock songs“. L’ambiance est forcément différentes, notamment sur Common emprunté à Arid mais l’alchimie opère entre pop mais aussi blues et rock, forcément. Plus soul aussi comme sur son nouveau single, Things that I should have done.
Puis Jasper ne reste pas bien longtemps seul (mais tout de même ensemble au vu de l’amour sans faille et spontané que lui porte le public, son public), et le voilà rejoint par batteur, claviériste et guitaristes pour des morceaux plus pêchus. Toujours avec humour et douceur réunie comme pour une reprise qui n’en est peut-être pas une, ou alors… “Je vais vous chanter une chanson qu’Adèle a reprise mais que, pourtant, j’ai chanté avant elle.” Le public rigole et Jasper sort de sa besace une reprise d’un certain Bob Dylan, Make you feel my love. Un grand et fort moment. Dans ce concert éclectique mais n’oubliant pas ses classiques, samedi, Jasper nous a prouvé au moins une chose: on a trouvé bien plus fort que le vent violent du dehors pour nous décoiffer. Et ça ne nous a même pas dérangé, bien au contraire!