Il y a quelques mois, Joe Bel a gagné le concours Tremplin organisé par l’antenne française du Sziget. Cela lui a permis de se produire au Sziget.
Joe Bel a commencé sa carrière il y a peine trois ans ! Depuis, elle a réalisé les premières parties des concerts de la dernière tournée d’Asaf Avidan, a sorti un album et quelques EP. Rencontre avec une jeune demoiselle qui n’a jamais voulu être chanteuse !
Joe, comment était-ce de se produire au Sziget ?
Joe Bel : C’était cool ! J’étais contente car je ne savais pas du tout à quoi m’attendre. Ce ne fait pas longtemps que j’ai commencé ce métier donc je me disais que personne ne me connaissait et que j’allais chanter devant deux personnes.
Et finalement, ce ne fut pas le cas !
Non, à la place de ça, la foule était nombreuse. Des gens se sont arrêtés, d’autres sont venus me voir car ils savaient que je jouais là et le public a mis une ambiance géniale dont ce groupe déguisé en indiens ! De plus, je n’étais jamais venue au Sziget et je n’avais aucune idée de ce à quoi ça pouvait ressembler !
Qu’est-ce que ça t’a fait d’être programmée au Sziget qui a été élu meilleur festival d’Europe en janvier et qui reste le plus gros festival outdoor d’Europe ?
Pour moi, c’était une date particulière. Je n’avais jamais joué dans un endroit d’une telle ampleur. Je n’étais jamais venue à Budapest et je n’ai jamais joué devant tant de nationalités différentes. J’ai entendu qu’il y avait des Français, des Italiens, des Anglais, des Hongrois, des Belges, etc.
Et puis, je n’ai pas l’habitude de jouer en festival. J’en ai fait quelques-uns cet été et l’an dernier mais ça reste quelque chose de croustillant et de génial de jouer en plein air et en milieu de journée.
Tu aimes le milieu de journée ? Généralement, les artistes préfèrent le soir, non ?
Oui, c’est vrai. Mais je trouve que les gens sont plus dedans en après-midi, ça bouge, c’est vivant, il y a une super ambiance. C’est vraiment très particulier d’être là.
Et n’est-ce pas encore plus particulier de jouer au Sziget le même jour que Asaf Avidan ?
C’est incroyable ! C’est un hasard complètement fou ! Là, je vais aller le voir juste après. C’est super génial ! En plus, cette fois-ci, je ne faisais pas sa première partie : j’avais mon concert à moi.
Que représente-t-il pour toi ?
Il m’a donné énormément confiance en moi en me choisissant alors que ça ne faisait qu’un an que je faisais des concerts. J’étais en guitare-voix et il m’a choisie pour jouer dans dix-sept salles remplies en première partie de ses concerts alors que je n’avais quasiment aucune expérience de la scène.
Il m’a permis d’apprendre ce métier, d’entrevoir un peu l’importance de l’exigence qu’il faut avoir en le voyant travailler. Grâce à lui, j’ai eu la chance d’avoir une formation accélérée ! (Rires)
Qu’est-ce que c’est être chanteuse pour toi ?
C’est oser ! Oser partager quelque chose de vraiment sincère. Je ne suis pas chanteuse pour être chanteuse ou parce que depuis toute petite je rêve de tenir un micro devant des gens. Je n’en ai jamais rêvé tellement ça me faisait peur et que je pensais que je n’étais pas faite pour ça. Aujourd’hui, pour moi, c’est partager des émotions que je ressens dans de la musique en les communiquant avec les autres. On bouge ensemble, on ressent les choses ensemble. C’est super !
Tu étais à la fac en histoire de l’art. Comment as-tu fait pour te retrouver dans cette carrière ?
J’ai toujours écrit des chansons pour moi jusqu’au jour où j’ai fait mon premier concert. Avant ça, j’ai toujours tout gardé car j’étais timide et je me disais que je ne pourrais jamais franchir le cap de la scène ! Jamais !
Et finalement comment cette envie de la scène est-elle arrivée ?
C’est arrivé car j’avais un trop plein de chansons et je n’en pouvais plus de les garder pour moi, de ne pas les partager.
Si tu devais décrire en un mot ce qu’il t’arrive ?
La chance.
Quelle est la salle qui t’a le plus impressionnée ?
L’Olympia ! Les gens étaient hyper chaleureux et tapaient dans les mains alors qu’ils ne me connaissaient pas car j’étais en première partie d’Asaf.
Tu as fait pas mal de dates cette année. Certaines en Belgique dont le festival LaSemo. Que penses-tu du public belge ?
A chaque fois que je viens en Belgique, c’est différent d’ailleurs. Les gens s’ouvrent tout de suite. Je sens que les gens ne sont pas dans le jugement. Ils sont dans la bienveillance, dans l’envie de passer des beaux moments avec les autres et ça crée une envie commune d’être ensemble.