Deuxième journée sous le soleil d’Esperanzah ! Le festival où tout le monde est beau et gentil, le festival où on s’excuse quand on vous marche sur les pieds, où on vous souhaite bon appétit dix fois lorsque vous traversez la foule avec votre assiette de nems végétariens, où vous pouvez tout naturellement vous joindre à un cercle d’inconnus assis dans l’herbe quand vous avez perdu vos potes, où l’on vous offre une bière parce que “t’as l’air d’être un mec cool, toi!”. Un festival qui hisse la convivialité en tête d’affiche.
Côté programmation, ce “day 2” accueillait à nouveau du beau monde. Les noms de Nneka et de Massilia Sound System trônaient fièrement sur un line-up haut en couleurs. Nneka nous a offert une véritable bulle d’oxygène, déversant sur la foule sa soul spirituelle, aux accents de reggae africain, tandis que Massilia Sound System marquait le coup d’envoi d’une soirée festive à souhait. Les marseillais, qui ont fêté les trente ans du groupe l’année dernière, débordent toujours d’énergie, le temps ne semblant pas avoir d’effet sur eux. Leur reggae occitan, saturé de basses et de drum’n’bass résonne comme une véritable invitation à la fête. Comme à chacun de leur concert, les marseillais ont offert une tournée de Pastis au public, il ne manquait plus que les boules…
La soirée s’est ensuite faite plus électronique, avec le DJ set de The Avener, artiste français récemment révélé grâce à son tube planétaire “Fade Out Lines”. Porteur d’une électro raffinée, très “user friendly”, tirant vers la pop, le DJ a fait bouger la foule d’Esperanzah, sans pour autant déchaîner les passions.
La soirée s’est terminée sur le set de Gramatik, DJ et producteur slovène expatrié à Brooklyn. Le bonhomme a mis tout le monde d’accord, grâce à sa musique éclectique et ses beats vigoureux alliant funk, jazz, soul, hip-hop, electro et dubstep. Un véritable feu d’artifice pour les oreilles dont les corps déchaînés des festivaliers se souviendront encore longtemps.
Nos coups de coeur
On ne peut clore cet article sans toucher un mot de la Scène Découverte. Une petite scène de proximité faisant office de palier à mi hauteur sur le flanc de l’Abbaye, qui nous a offert nos deux coups de coeur du jour. Le premier avec Mochélan, chanteur-slammeur-rappeur carolo, amoureux fou de sa ville natale qu’il défend à coup de punch-line. Le gaillard nous balance avec passion des textes graves et poétiques, mais toujours sur une note d’humour. Un regard sur le monde lucide, sous forme de spoken word aux accents de terroir et de terrils.
Plus tard dans la soirée, c’est la deep-house jazzy et psychédélique de Wonder Monster qui nous prendra par surprise. On ne faisait que passer à côté, et finalement, le groupe originaire de La Louvière nous a cloué sur place jusqu’à la fin de son set. Nous avons assisté à un véritable show, mêlant voix, musique live, saxophone et cuivres, le tout agrémenté de vibrations qui vous prennent aux tripes à la manière d’une délicieuse substance psychotrope.
On ne peut que se réjouir de vivre encore une journée de plus sur le festival Floreffois, qui jusqu’à maintenant, nous a fait un sans-faute réjouissant!