Il était attendu depuis longtemps ce moment vêtu des certitudes qu’il allait être magique et intense. Comment pouvait-il en être autrement? Ce n’est quand même pas tous les jours que les “Girls” envahissent Bozar, dans le cadre d’une collaboration fructueuse avec l’AB et le Botanique. D’autant que ce concert était le dernier d’une série donnée un peu partout en Europe depuis la parution d’Everest, album aussi inespéré que mythifiant d’un groupe qui avait déjà tout pour plaire et que la tragédie a rendu plus fort.
D’autant plus que les 6 garçons proposaient en cette fin d’année de revisiter leur répertoire de façon unplugged et presque entièrement acoustique. Un concert peut-être plus intime (Daniel Offerman avait du mal à le croire devant près de 2000 paires d’yeux quand même!) mais d’une proximité et d’une richesse bienvenues. Car tout y était, une harmonie des voix au summum, des orchestrations magnifiques et surtout un répertoire habité et appliqué. Un concert où la frustration, au début, d’être assis, a très vite fait place à l’émotion de ressentir ce répertoire, de le vivre, différemment. D’autant que l’événement ne manquait pas non plus de rythme et d’explosivité (un Rorschach pas piqué des vers, tribal et jouissif sous les percussions de Boris Gronemberger), et de pépites exhumées surgies de l’EP Refuge (5 titres qui n’étaient pas paru sur Everest) comme The Creek et Leviathan.
Entre le passé, avec les titres phares (dont le dernier du concert, Organeum de toute beauté et entonné par les Girls, tous en chœur au centre de la scène et donnant une certaine image d’un groupe infiniment sincère), et le futur, un peu de repos et de vacances avant d’aborder un nouvel album (“ça devrait aller un peu plus vite sur ce coup-là” plaisantaient Antoine Wielemans et Lionel Vancauwenberghe), les Girls in Hawaii ont prouvé son statut de groupe belge actuel parmi les plus talentueux. Et si le concert était un rien trop court (1h20), cette version unplugged, au faîte d’une aventure intime, a montré un cœur en or (comme la sublime reprise de Neil Young), un vrai, sensible et grand cœur d’artiste surtout…
Et en plus, cadeau, le concert est en ligne ici: