C’est à un excellent set de présentation de leur nouvel album, “De l’Ombre à la Lumière”, que Djinn Saout nous a conviés, ce jeudi soir.
Le troisième album du groupe namurois se veut “l’album de la maturité”. Et c’est ce qui apparaît d’emblée dans le set qu’ils nous présentent au Magick. Un set serré, étudié, pour un groupe uni, en totale cohésion. Nous découvrons, en live, les nouveaux morceaux, assortis de quelques thèmes plus anciens, et l’impression est déjà bonne. Au retour, dans l’auto, l’écoute du cd confirme ce sentiment d’un groupe ayant jeté sur les bandes le meilleur de lui-même, comme il l’a fait sur les planches.
Un bel opus “pop-rock”, en français, où les voix et les phrasés des deux chanteurs (Corentin Simon et Olivier Godfroid) évoquent P. Obispo, A. Bauer, R. Humeau ou encore les brabançons Airco. On retrouve l’influence d’Eiffel ou de Rapsat, aussi, parfois, Christian Willems ayant longtemps couvé du regard le destin de Djinn Saout…
A cela s’ajoute un réel sens des mélodies, avec, sur scène, un Corentin Simon apparaissant comme plus “habité” par ses textes et les ambiances et un Olivier Godfroid solide et carré, Telecaster bien en main. Les compos sont réellement plaisantes, travaillées, sans faux pas. Et les voix se complètent admirablement.
Et si le mix est clairement réalisé avec une orientation plus “pop française” que “rock”, avec des voix fortement mises en avant, ce choix fait sens à l’écoute des textes et de l’univers quasiment pictural des namurois. On y évoque joliment les paysages belges, James Ensor, les brumes de la vallée mosane…
N’oublions pas la bonne section rythmique (Maxime Champion et Florent Marloye) de ce groupe “compact” et uni – l’étroitesse de la scène du Magick accentuant encore ce sentiment. On sent le travail, conduisant au sans faute malgré une tension légitime et bien palpable en début de show.
Mes coups de coeur, subjectifs: Délivre-moi, On vit, on meurt, La poésie de ce pays (une belle et longue intro !), L’intensité, James Ensor (et son solo magique) ou encore Globe-trotter…
Souhaitons à Djinn Saout le destin qu’il mérite au travers des scènes belges. Soutenez les artistes belges et n’hésitez-pas à acquérir “De l’Ombre à la Lumière“: un bon album, à la mesure du showcase qu’ils nous ont présenté !
