On s’était déplacé en nombre, ce samedi à Rixensart pour accueillir Cédric Gervy à l’occasion de son concert spécial « la fête à Gervy », où le chanteur à la perruque et les invités qui se sont succédés sur scène nous ont livré un concert tout en contraste.

Le ton est d’ailleurs donné dès la première partie, assurée par le bien nommé Grand Malade et son one man show schizo-burlesque. Flanqué d’un look improbable (veste de costard et pantalon de training), le crâne luisant sous les projecteurs, la voix grave et sinistre. L’homme enchaîne de savoureuses réinterprétations. Pêle-mêle : un très oppressant Ça plane pour moi en mode Gainsbourg période Tête de choux ou un Beru façon Tim Burton (avec des chœurs d’enfants, malsains à souhait). Si le concept est particulier, l’interprétation vaut le détour et il faut admettre que transformer Chef un petit verre, on a soif en complainte d’ivrogne suicidaire démontre un certain savoir-faire.

gervy

Après cette plaisante mise en bouche, Cédric Gervy investit la scène sous les applaudissements d’un public chauffé à blanc pour Au feu, morceau inédit co-écrit avec le jeune Matthieu Clobert avec qui il partage la scène pour une première partie de concert plutôt folk et intimiste en duo, ils sont bientôt rejoint par un Mr. 13 de très bonne humeur qui nous gratifie entre autre, d’un magnifique Trente ans sans Brassens, hommage à qui vous savez.

Changement d’ambiance avec l’arrivée des membres de Balimurphy, place au caron, au violon et à des sonorités manouches apportant une intensité nouvelle aux chansons de l’artiste, qui nous a habitué à des formules plus rock. L’occasion également pour lui de nous ressortir certains titres plus obscurs (comme la moitié d’un père), voire jamais joués en groupe. Le public, attentif, est conquis. Sans doute la partie la plus intéressante de la soirée, pour son côté inédit et chaleureux.

A côté du répertoire lyrique, il faut aussi caser le répertoire plus festif dit « kermesse aux boudins », partie indissociable de l’oeuvre du Sire Gervy. Ce sont les compères de Mat et Moi, tout en sourires et cravates fluos, qui se chargent de faire péter les décibels pour les 1, 2, 3, zéro et autres pantalonnades populaires, alors que la température de la salle et l’odeur de Jupiler montent en flèche.

Si personne n’est surpris de voir débarquer les musiciens habituels de Cédric Gervy pour trois derniers quarts d’heure de show, force est d’avouer que la déception eut été grande si ils n’avaient été de la partie. Le concert se termine donc à l’ancienne sur les classiques de la grande époque que sont Playstation, Cocha-ca ou Poisson d’avril avec solos guitare et passages disco-rock.

Pour résumer, une très bonne soirée où on aura pu voir un Cédric très en verve, généreux comme il sait l’être avec son public et qui n’a pas hésité à sortir de sa zone de confort artistique et à se dépasser pour nous offrir une prestation unique. Les amateurs du bonhomme qui n’étaient pas à la MJC de Rixensart ce soir là ont matière à s’en vouloir.

Retrouvez les photos dans notre galerie.

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