2014, quarantième anniversaire de la sortie du premier disque de Dick Annegarn, l’homme de Bruxelles, de Bébé Eléphant ou de Sacré géranium était de retour dans la capitale pour y présenter son dernier album Vélo Va.
C’est d’ailleurs sur une bicyclette que le grand gaillard fera son entrée en scène sous les applaudissements d’un véritable peloton de fans. Il est attendu, très attendu.
L’univers de Dick Annegarn est pointu et surréaliste. On s’y ballade volontiers au gré des chansons qui se font tantôt mélancoliques, tantôt joyeuses mais toujours délicates et décalées. Parfois, on peut s’y perdre aussi, au détour d’un chemin un peu trop sinueux ou d’une interprétation frôlant l’excentricité mais la chanson suivante nous remet vite en selle pour repartir de plus belle.
Dick Annegarn sur scène c’est d’abord une silhouette, grande, un peu voutée. C’est aussi une démarche, nonchalante, un peu clopinante. Et puis, quand il se pose, qu’il saisit sa guitare, c’est un regard, flou derrière ses verres mais néanmoins affuté. Et finalement, c’est une voix et une articulation reconnaissables entre 1000. A la limite de la blancheur mais toujours d’une gravité magnifique.
Accompagné d’excellents musiciens qui transpirent d’une belle complicité, Dick Annegarn passe du Xylophone à la guitare acoustique avec désinvolture. Et ça lui réussit plutôt pas mal.
En terrain conquis, le théâtre 140 affichait plus que complet, le nomade de la chanson française a accroché son public dans sa roue et l’a embarqué sans complexe. En roue libre ou en danseuse face à l’effort, Dick Annegarn a proposé une jolie ballade qui a réjoui les spectateurs.
Objectivement, la prestation a répondu aux attentes d’un public acquis à la cause d’avance. Dick Annegarn n’a fait aucune concession, il a fait preuve de rudesse, de tendresse et de liberté. Il sera même audacieux sur ses classiques, n’hésitant pas à surprendre ses fans.
Dick Annegarn a eu l’échappée belle, beau retour, beau concert à l’image d’un album qui marquera sa discographie.
