«Alors regarde », album mythique marquant le début de la bruelmania, a 25 ans et Patrick Bruel a saisi cette occasion pour faire la fête avec son public. Deux jours de complicité et de musique au sein du stade Pierre Mauroy de Lille en ce premier week-end de septembre.
25.000 spectateurs sur place et près de 4 millions derrière leurs écrans avaient répondu à l’invitation puisque le spectacle était retransmis en direct sur TF1 ce vendredi. Et pourtant, l’impression d’être dans une salle intimiste, que chaque mot est adressé à chacune des personnes présente. C’est ça aussi la force de Patrick Bruel. Créer le lien, tisser la complicité.
On connait suffisamment Patrick Bruel pour savoir qu’il est, ce que l’on peut appeler une bête de scène, qu’il est capable d’embarquer son public avec lui pendant plusieurs heures au travers de son répertoire.
Mais cette fois, il a dépassé toutes les attentes. Des décors incroyables avec des projections vidéo d’une rare finesse, un son réglé parfaitement, des lumières à couper le souffle, une énergie débordante, des invités, des morceaux réarrangés, rien n’avait été laissé au hasard pour faire de ce moment une véritable fête partagée avec le public. Il ne s’est pas moqué de nous.
Dès l’entrée de la salle, les spectateurs devenaient acteurs de la soirée. En effet, chaque personne recevait un étrange bracelet qui s’est activé dès les premières notes du concert. Imaginez 25000 lucioles de couleur uniforme qui bougent au rythme des basses et des battements de mains. Passant de manière cohérente du bleu, au blanc en passant par le vert ou le jaune. L’ensemble donnait l’impression d’être plongé au cœur d’un feu d’artifice permanent.
Patrick Bruel ouvrait son concert sur l’emblématique « Vous », véritable déclaration d’amour à son public, à ses fidèles depuis plus d’un quart de siècle, avant d’enchaîner ses plus grands tubes.
Des surprises étaient annoncées, elles ont été au rendez-vous et n’ont pas déçu.
Que ce soit Florent Pagny qui reprenait avec son ami de plus de trente ans le symbolique « Pour la Vie », Indila qui orientalisera une très jolie version de « Lequel de nous » juste après que Patrick Bruel ait lancé un appel à la paix, à la non-violence et au rejet de la haine ou l’arrivée toute en émotion de la toute jeune Louane, régionale de l’étape qui, très émue et impressionnée, accompagnait le patron pour une belle reprise du tube d’Enrico Macias « Les gens du Nord », de très belles choses se sont passées ce vendredi. La présence de Jean-Louis Aubert sera la cerise sur le gâteau.
Au rayon des surprises et des duos, on épinglera deux moments suspendus. Le premier lorsque Maurane, les yeux humides, tenait la note sur « Je te mentirais » révélant s’il cela était encore utile toute la tendresse qui l’unit à Bruel. Le second mettait en scène deux pianos face à face dont l’un accueillait une artiste incroyable et très rare, Véronique Sanson pour une merveilleuse version de « Ma révérence », les gros plans projetés sur les écrans géants montrant les regards complices, soutenus et sincères entre ces deux monstres de la chanson française.
On sait que Patrick Bruel n’est pas dénué de sens de l’humour, il l’a prouvé une fois encore ce vendredi en confiant la présentation de ce show à Michaël Youn et en se prêtant au jeu d’un sketch très drôle avec le trublion sur une version beaucoup plus trash de « Marre de cette nana-là ».
Bruel a sillonné ses différents albums, a pioché au travers de ses succès, de « Casser la voix » à « Je m’attendais pas à toi » en passant par l’album « Entre deux » qui a permis au public de valser quelques instants pendant que l’artiste s’amusait avec un orgue de barbarie sur l’avancée de scène.
Plus de deux heures de show retransmis en direct et puis, il a rendu l’antenne et s’est tourné vers son public, a dit merci et a pris sa guitare pour un moment entre lui et ceux qui l’ont porté toutes ces années. La pression de la retransmission en direct était retombée, seule l’émotion restait.
25 ans après l’album qui a enclenché cette magnifique histoire d’amour avec le public, l’homme n’a pas changé, il garde cette audace, cette énergie et cette folle envie de partager sa passion pour la musique. Quelle belle fête que celle-là, l’anniversaire d’une rencontre, d’une passion qui ne s’est jamais essoufflée.
Pour ceux qui ont raté ce concert, Patrick enregistrait un dvd live ce week-end. Il y aura donc une séance de rattrapage. Patrick nous confiait il y a quelques semaines déjà travailler sur un projet en anglais. De quoi promettre de belles heures de plaisir.
Happy Birthday l’artiste.
Les photos du concert sont disponibles dans notre galerie photo