On l’attendait avec ferveur et impatience. Le nouvel opus de Calogero est là depuis quelques jours et le moins qu’on puisse dire c’est que le français nous revient entier, avec une musique honnête et construite comme de la plus fine dentelle.

Calogero est un homme de tubes, les siens (La bourgeoisie des sensations, Yalla, Si seulement je pouvais lui manquer, …) et ceux des autres qu’il a servis de ses magnifiques compositions (Hallyday, Hardy, Obispo, Zazie,…). Cette fois encore, il revient en force avec un album composé de 12 titres, tous potentiels classiques.

Cette fois, moins de noms connus du tout grand public dans les auteurs (Calogero n’écrit aucun texte) mais un univers cohérent : les très pointus Alex Beaupain et Dominique A, sa compagne Marie Bastide, Paul Ecole et Christophe Cirillo. Des textes qui touchent à l’intime, un fil conducteur tissé autour des souvenirs (l’enfance « La boîte à musique », les histoires d’amour passées « Cristal », « L’éclipse »), un morceau phare (premier single) réaction à chaud à l’actualité « Un jour au mauvais endroit ».

Des compositions à l’ossature piano-basse relevées de guitares acérées, combinaison si typique de l’artiste. Ces accords qui tordent l’estomac juste avant que les mots enserrent le cœur pour qu’au final l’émotion prenne le pas.
Écouter cet album c’est, comme souvent avec Calogero, se laisser glisser dans une histoire vibrante qui oscille entre graves et aigus, entre noirceur et lumière, entre peau et regards.

Bien sûr on reconnait la patte de Calogero mais l’homme a changé, l’artiste s’est posé. Il apporte la retenue nécessaire à l’ampleur de la musique, des arrangements. Il équilibre de sa voix qui se veut douce, de sa prononciation moins hachée que sur l’album précédent, d’une certaine blancheur dans la tonalité (oubliées les aspérités qu’il proposait sur “l’Embellie“).

Un disque complet dans lequel Calogero aborde avec tendresse les émotions de l’enfance, l’éphémère qui laisse des traces avec « Les feux d’artifices », décrit les nouvelles familles (papa divorcé de deux petites filles) avec brio et sans être larmoyant dans « Le Monde moderne », revendique une tolérance dans « J’ai le droit aussi », qui ne peut que rappeler le plaidoyer d’Aznavour avec « Comme ils disent », se découvre amoureux solaire dans « Avant toi », « Elle me manque déjà ». On s’amusera avec lui du très pop « Conduire en Angleterre »(chanson pour les gauchers).

Calogero Presse-153 + Laurent SeroussiCinq ans après « L’embellie », « Les feux d’artifice » est un album tiroir. Une collections de bonheurs, une guirlande d’ampoule irisées et multicolores. Chaque teinte étant différente tout en s’harmonisant aux autres.
Calogero revient à lui, s’ancre dans ce qu’il fait de mieux, une belle musique riche et détaillée, un travail d’orfèvre en somme.

Un très bon album, classique et audacieux, taillé pour la scène. On attend avec impatience le passage du français le 12 décembre prochain au Palais 12 de Bruxelles.

L’album est disponible en magasin et sur les plateformes de téléchargement depuis lundi.

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