L’affiche était plus qu’alléchante ce samedi au Main Square Festival, un peu de tout mais rien à jeter.
C’est avec les régionaux de l’étape, Anorexic Sumotori, que s’ouvre cette troisième journée du marathon musical qu’est ce Main Square. Les lillois démarre ce samedi avec leur rock simple et efficace. De la puissance, de la rugosité, du compacté. Une voix grave, qui se chauffe à la rythmique forte et à une guitare animale, l’élément grunge du festival n’a pas démérité et a soufflé un esprit mélodique sur la citadelle d’Arras.
La main stage accueillait quant à elle un des plus grand talent de la scène française, Yodelice.
Et il fut à la hauteur des espérances, il les a sans doute même dépassées. Entouré de ses musiciens et de son arbre sonore, Maxime Nucci s’est donné sans compter à une audience déjà conquise après trois accords. Il faut reconnaitre que le rock, pop teinté d’électro proposé par l’artiste ne peut laisser indifférent. De plus, son contact direct avec le public, ses sourires ravageurs et ses échanges à la fois drôles et entraînants sont autant d’éléments qui font de Yodelice un réel bonheur sur scène. L’artiste, très disponible, a d’ailleurs accordé un bel échange à la presse dont le détail sera bientôt publié sur notre site.
Les concerts à suivre s’annoncent déjà, le public se presse d’une scène à l’autre. John Butler Trio, le Jam Band australien, et son concert qui se voulait dans l’esprit festival à souhait. Si le soleil et le sable avaient remplacé les gouttes et la boue, on aura pu se croire à Perth.
C’est devant un parterre où les drapeaux et les vareuses « noir-jaune-rouge » étaient en nombre, malgré la retransmission en ville du match des diables rouges, que les flamands d’Arsenal ont proposé leur rock swingant et teinté d’électro. Ce groupe est le mélange de ce qui se fait de plus éclectique en ce moment sur la scène rock belge. De l’électrique, des drums, des voix groovy, le tout lié par une énergie incroyable. Le public ne s’y trompe pas et ce sont des spectateurs sautillants, qui s’en donnent à cœur joie, qui offrent à Arsenal un bel espace pour y déposer leur musique décomplexée.
MGMT et Jack Johnson seront là où on les attend. Le public est ravi, même si on peut regretter le manque de risque et de spontanéité que l’on pourra sans doute associer à la pluie tombante et qui gardait les artistes de cet après-midi plutôt en fond de scène.
The 1975, très attendus par le public teenage présent au festival, a livré un set bien ficelé et carré. Le charisme de Matthew Healy associé aux sonorités indies caractéristiques du groupe font mouche.
La plaine du Main Square est pleine à craquer pour celui qui est incontestablement la tête d’affiche de ce festival. Le belge Stromae est attendu et à voir les réactions aux premières notes, on le sent en terrain conquis. Comme à son habitude, Stromae apparaît tel un personnage articulé sur la scène, un peu en retrait au départ, c’est habillé de ses traditionnelles tenues colorées et graphiques mais aussi de merveilleux lasers qu’il s’avancera vers le public. Très en verve, il n’hésite pas à interpeller les spectateurs, à partager ce qu’il ressent et ce qu’il voit, à blaguer sur les résultats du foot.
Le show est gigantesque, tout en lumières et en effets. Le son est remarquable et le public est conquis. Très électro, très agencé et bien carré, le show est de très haute qualité. Bien entendu, l’emblématique « Formidable » finira de mettre tout le monde d’accord. Stromae était en effet le clou de cette troisième journée du Main Square et il n’a pas déçu. L’apothéose d’un samedi haut en couleurs musicales, en diversités et en bonheurs pour les oreilles.
Photos : Raphaël Meert