L’après-midi de ce samedi se voulait francophile à souhaits avec, entre autres, Saint André.
Saint André, un des noms incontournables pour tout qui apprécie la chanson française. Après deux premiers albums, c’est avec un nouveau disque « La Proposition » que le compositeur corse se présentait devant le public brabançon cet après-midi.
Avec un titre, « Comme un éléphant », qui tourne en boucle sur les radios depuis le printemps, le jeune homme était très attendu. Et il n’a pas déçu.
Ambiance pop à souhait, costume noir chic, de merveilleux musiciens, un magnifique sourire, voilà ce que Saint André proposait et sa proposition a été particulièrement bien accueillie.
Alternant morceaux plus anciens et nouveautés, c’est une playliste très communicative qui a embarqué le public venu en nombre.
A l’issue de concert, Scènes Belges a rencontré l’artiste, un joli moment tout en lucidité et en délicatesse…
Scènes belges : Saint-André, aujourd’hui marque le début de la période de festivals. Vous serez présent sur de nombreuses scènes cet été, dans état d’esprit êtes vous ?
Saint-André : Je suis particulièrement enthousiaste même si je l’appréhendais. J’appréhende chaque nouveau concert. On a envie de rencontrer le public avec de nouvelles chansons. Ca faisait longtemps, ça me manquait.
De plus, il est possible que de nouvelles personnes découvrent mon travail et ça c’est très sympa. Je vois chaque album comme une pièce d’une maison en construction. Ce troisième album est peut-être une pièce différente, peut-être plus grande mais la cohérence de la maison est là.
J’ai conservé ma signature, inhérente et non réfléchie mais je l’ai associée à une production très différente. Plus Pop.
Ça c’est fait naturellement, je ne pourrais jamais refaire une expérience que j’ai déjà vécue. Je voulais explorer un univers que je connaissais peu. Ici, notamment nous avons exploité les synthétiseurs, non pas comme l’élément principal mais bien comme un habillage particulier, un ajout de couleur.
Mêler cela avec une démarche faisant appel à un orchestre symphonique était extrêmement excitant.
SB : Quel est votre univers ?
StA : La chanson française assurément, des Souchon, Murat me nourrissent. Je me sens un peu l’héritier d’un groupe comme les Innocents qui ont su mêler la musicalité anglo-saxonne avec la poésie des textes. Je voulais marier harmonieusement les textes et les arrangements musicaux.
Je voulais chanter de la pop française avec légèreté, avec confiance, sans complexe.
Aujourd’hui, nous sommes plusieurs à rafraichir la chanson française, on la positive.
Je pense que nous sommes ambitieux mais j’essaie de laisser la place au public pour mettre dans un peu de son univers dans mes chansons.
SB : Votre titre « Comme un éléphant » tourne beaucoup en radio, le public lui réserve un très bel accueil. Comment vous situez vous par rapport à ça ?
StA : Je suis très touché par cet accueil. J’essaie d’offrir au public mon univers et le fait qu’il le reçoive positivement est très nourrissant.
Cela me pousse, j’ai envie de développer encore la cohérence musique-texte et le côté visuel.
J’aime décrire un état, essayer de nommer un ressenti car il me semble que faire une chanson sur un état c’est le faire exister. On existe quand on a un nom.
SB : Quels sont les projets de concerts en salle ?
StA : J’ai la chance de me produire à l’Ancienne Belgique le 5 novembre prochain. Je suis très heureux d’y être. Cette salle, est d’abord mythique et très jolie. Ce sera l’occasion de raconter l’histoire et de partager. On travaille en ce moment sur la scénographie. On est dans une belle démarche artistique dans laquelle les choses se complèteront mais on mettra en avant la musique. Le visuel sera important mais on mettra la musique au cœur de la proposition.
J’espère que je vais partager avec le public cette envie et cette joie et qui m’habitent.
SB : As-tu un rituel avant de monter sur scène ?
StA : J’ai peur, très peur, je m’isole et je fais mes vocalises. Un Ipod sur les oreilles et une certaine forme de recentrage.
Saint-André est un très bel artiste, dans une démarche de partage et de complicité avec un public qu’il choie d’une proposition toute en finesse.