Rencontrer Gaël Faure c’est un moment particulièrement atypique.
Tout d’abord, il faut bien le reconnaître, le jeune homme de 26 ans est encore peu connu du grand public. Il faut dire que l’ardéchois s’est fait plutôt discret depuis sa participation en 2006 à la Nouvelle Star (édition qui voyait Christophe Willem sacré vainqueur). Un premier album diffusé uniquement en digital, peu de promo, des scènes confidentielles, voilà ce qu’était la parcours de Gaël jusqu’il y a un peu moins d’un mois et la sortie de ce qu’il appelle lui-même son « vrai » premier album.
Sous un titre intriguant « De silences en bascules », est un disque surprenant. Mélange de collaborations avec des auteurs d’univers très différents (Tété, Ben Ricour, Fabien Bœuf), l’album se veut construit comme un puzzle qui pièce après pièce dévoile un paysage franc et rugueux à l’image du chanteur qui s’explique : « les collaborations c’est extrêmement important pour moi. D’abord, je suis un compositeur, pas un auteur. J’aime me cacher derrière les mots des autres qui, même s’ils me correspondent, ne dévoilent qu’une petite partie de celui que je suis. » et de poursuivre sur la manière dont ces collaborations se sont faites : « finalement, j’ai eu trois démarches très différentes pour lancer mes appels à ces auteurs. Fabien Bœuf, il est ardéchois comme moi, presqu’un voisin. C’était une collaboration assez naturelle. Ben Ricour, j’aime énormément son travail, j’y suis allé au culot après un concert et au final ça a marché. Pour Tété, il s’agit au départ d’une proposition de notre directeur artistique qui a débouché sur un véritable coup de cœur amical.
Ces personnes sont essentielles pour mon projet musical, j’ai d’ailleurs tenu à les intégrer complètement à l’ensemble du travail, notamment en tournant avec chacun d’eux des vidéos.».
L’univers de Gaël Faure est certes authentique mais aussi très cinématographique, chaque chanson étant un court-métrage, une mise en scène qui se lit à plusieurs niveaux : « J’ai recherché l’association de textes forts, poétiques, emblématiques du regard que je peux poser sur ce qui m’entoure. J’ai 26 ans mais je pense que j’ai, de par mes racines solides et hors du milieu musical, une approche assez saine de la vie. Loin de moi l’idée de tenir un discours moralisateur ou dénonciateur mais je crois, qu’au travers de la poésie, de l’ironie, d’une certaine forme de mélancolie, on peut faire passer des messages parlant à beaucoup de personnes » tient à préciser Gaël.
On sent que le chanteur est réellement investi dans un projet musical complexe qui va au-delà du simple album. On le perçoit impatient de le défendre sur scène. Il se confie : « Des dates sont annoncées. Pour le moment, il s’agit de premières parties principalement mais je suis ravi d’accompagner des artistes que j’aime et que je respecte. Et puis, une première partie, c’est ce que tu peux faire de plus objectif. Les gens ne viennent pas pour toi, donc s’ils t’écoutent et s’ils se laissent emporter par ta proposition, tu peux te dire que c’est parce que tu as bien fait ton job. C’est un vrai bonheur la scène. ».
L’album présente des instruments très particuliers qui ne pourront pas être utilisés lors de la tournée mais qui ont laissé à l’artiste des étoiles dans les yeux : « On a posé le choix, au moment de réaliser l’album, de se tourner vers des instruments peu connus ou exigeants comme le glass harmonica. Sur scène, la configuration ne nous permettra pas d’emmener notre attirail musical mais nous allons quand même tenter de proposer des sons atypiques. Mes musiciens sont très enthousiastes à l’idée d’amener de l’originalité en live par rapport à la création initiale présente sur le disque. Je pense qu’il va y avoir pas mal de surprises pour le public ».
A voir Gaël Faure parler de son album, de l’authenticité qui ressort de son discours, on ne peut que le croire lorsqu’il promet une vraie belle rencontre avec le public belge lors du concert du 10 avril prochain où il assurera la première partie de Tryo.
C’est un garçon charmant et bien ancré que nous avons eu la chance de rencontrer. Un bel artiste qui propose aujourd’hui le fruit de son travail ; un album rugueux et minéral qui sort des sentiers battus tout en restant touchant et accessible et une rencontre en live avec le public le 10 avril prochain.
Nous on est déjà sous le charme….
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