Après une tournée de concerts au succès fulgurant et un EP sorti extrêmement rapidement – sans doute en réponse d’une pulsion irrépressible de partager leurs premiers textes -, le premier album de FiTZ est dans les bacs! Pour notre plus grand plaisir!
Fraîchement signé sur Hebra Records pour une distribution dans le Benelux et la France ainsi que sur ArticRecords pour une distribution au Québec et aux USA, le duo Damien Polfliet (guitare/basse/chœurs) et Pierre- Yves « Piwi » Leman (batterie/chant) semble promis à une ascension fulgurante.
Pour ma part, c’est dans un vieux train en bois traversant le Sri Lanka que j’ai découvert l’album, dont j’avoue ne pas trop savoir s’il faut dire qu’il n’a pas de titre ou simplement l’étiqueter “[…]”. Assis sur une banquette au cuir délabré, le vent me balayant le visage, le casque vissé sur la tête et le regard perdu dans les paysages junglesques défilant par la lucarne d’une fenêtre sans vitre, je me laisse posséder de tout mon être par l’expérience FiTZ. Et ce, dès le premier des dix morceaux. Les riffs acérés me pénètrent, me font grincer des dents, se mêlent à l’odeur du gasoil et aux palmiers qui défilent sous mes yeux… J’ai l’impression d’être dans la peau d’un GI en route pour le Vietman.
Car […] parle de guerre. De toutes sortes de guerres. De celles que l’on mène contre les intégrismes, mais aussi de celles que l’on vit au quotidien, pour sauver sa peau ou son âme. La pochette de l’album donnait déjà le ton: rouge vif, arborant la silhouette d’un enfant soldat. D’emblée, les compos réussissent le pari fou de nous plonger dans une ambiance mettant à vif nos cinq (six?) sens. Les punchlines acerbes se succèdent sans jamais lasser. Le texte est déclamé, plutôt crié que chanté, et se rythme d’une ironie sarcastique qui donne du corps à l’ensemble. Le lyrisme du est si exacerbé qu’on se surprend parfois à avoir envie de le lire les morceaux comme on l’écoute.
La musique offre finalement très peu de mélodie, mais plutôt un condensé de riffs tous plus acérés les uns que les autres, qui posent une ambiance brute et incisive. Emmené par des textes écrits à la première personne, offre un degré d’immersion rarement atteint. Le son se veut hargneux, oppressant, hypnotique; à mi-chemin entre le stoner et le psyché. Il frappe là où ça fait mal et vous saisit à la gorge d’une poigne de fer.
Je me laisse parfois penser que FiTZ offre au rock ce que le slam ou le spoken word est au rap, tout en réalisant l’aspect douteux de la comparaison. On retrouve une foule d’influences, sans jamais flirter avec le mimétisme, mais la première qui me saute aux oreilles est celle de No One Is Innocent. FiTZ sonne comme le cri du cœur d’une âme insoumise et nous offre à délecter ce quelque chose de délicieusement présomptueux qui ravit notre ego.
En nous offrant quelque chose de très personnel, mais bien ancré dans l’actualité de cette année sombre qu’est 2016, […] fascine de bout en bout. Alliant puissance et émotion, le premier album de FiTZ réussi le pari d’être LA découverte de cette fin d’année. Il va sans dire que nous allons les suivre de près…
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