Retour fracassant pour Michael Gira et sa bande qui, depuis leur reformation en 2010, enchaînent albums et tournées.
Leur dernier effort en date, “The Glowind Man”, est sorti au mois de juin de cette année. Le concert de ce jeudi est annoncé soldout depuis des semaines et le moins que l’on puisse dire, c’est que le public était plutôt impatient d’en découdre avec le groupe… Dix minutes avant la première partie la salle est déjà bien remplie!
Swans a pour habitude de jouer très fort et heureusement, ils en auront l’occasion. Le Botanique a posté un communiqué à ce sujet deux jours avant le concert sur l’événement Facebook :
“Pour des raisons artistiques et indépendantes de notre volonté, le groupe SWANS risque par moment de dépasser les limites de volume sonore telles qu’habituellement pratiquées dans nos salles (102 dB(A) LEQ 15 min). En conséquence, nous mettons gratuitement à votre disposition des bouchons d’oreille à l’entrée de l’Orangerie le soir du concert.
SWANS zal waarschijnlijk luider spelen dan de limiet van 102 dB(A). Er zijn oordoppen beschikbaar aan de ingang van de Orangerie.”
Merci au Botanique de respecter le choix des artistes et de les laisser s’exprimer comme ils le souhaitent!
La première partie est assurée par Anna Von Hausswolff, une artiste suédoise dont l’univers sombre colle à merveille avec celui de Swans.
Ils sont trois sur scène, Anna est accompagnée par deux hommes, l’un se place à la guitare et l’autre derrière de multiples claviers. Leur musique est composée de belles nappes de clavier éthérées, accompagnées parfois de guitares rugissantes, un harmonica ou bien la douce mais puissante voix de la chanteuse.
Le show light est très discret, le groupe préférant laisser la scène dans une certaine pénombre. Il n’y a pas de coupure entre les chansons, tout s’enchaîne de manière fluide et cette première partie de 45 minutes passe à une vitesse hallucinante. A peine le temps de digérer la musique que le set touche à sa fin avec un final psyché/noise durant lequel ils utiliseront toutes lumières présentes sur scène accompagnées de stroboscopes à tout va!
Après une petite pause bien méritée pour les oreilles, place à Swans!
Le groupe arrive tranquillement sur scène sans crier garde, ils s’installent derrière leurs instruments respectifs et la cérémonie commence…
Il ne leur faut pas 20 minutes pour arriver à une moyenne sonore avoisinant les 115dB. Même si le public a été prévenu, quelques personnes préfèrent déjà sortir. C’est que la longue introduction que propose le groupe va déjà piocher dans un large spectre de fréquences qui ne laissent pas les oreilles indifférentes. Sur scène, pas de show light particulier mais un bel éclairage permettant de distinguer facilement chaque membre du combo. On se permet alors d’apprécier grandement les différents états des musiciens, tantôt concentrés, tantôt habités ou bien sur un petit nuage.
Lorsqu’il ne chante pas, Michael Gira passe le plus clair de son temps tourné vers les membres du groupe, on peut le voir alors agir tel un véritable chef d’orchestre, guidant ses acolytes vers les chemins les plus sombres de la musique.
Après 45 bonnes minutes, le groupe se permet une première interruption pour saluer le public et la prestation de la première partie, qui aura eu l’air de plaire à pas mal de monde dans la salle.
Le show se déroule dans une atmosphère pesante, le volume étant tellement puissant et la musique donnant cette impression d’être englobé par celle-ci, on se laisse facilement transporter dans les méandres de leurs compositions.
Malgré l’excellence de la musique, le volume sonore impose un petit break pour les oreilles. Car même bien équipé au niveau boule quies, c’est vraiment très fort… Ce qui fait que pas mal de personnes entrent et sortent de la salle pour une pause bien méritée. Mais sans que cela ne dérange les autres, encore en transe.
Le set se déroule à merveille et le public est aux anges. Surtout, lorsque vers la fin du concert, ils nous annoncent qu’ils vont jouer un morceau qu’ils n’ont l’habitude de jouer qu’au Soundcheck. “The Man Who Refused To Be Unhappy” sera lancé en rigolant par Michael Gira. Il faudra quelques secondes au groupe pour démarrer le morceau, on les verra d’abord très concentrés pour ensuite voir Michael passer de musiciens en musiciens et jouer au chef d’orchestre un peu savant fou…
Un concert d’une durée annoncée de 2h30 qui aura tenu ses promesses, le groupe n’est pas du genre à se moquer des fans qui font le déplacement pour les voir!
Une soirée avec Swans est une véritable expérience dont il faut profiter en dehors des festivals et une nouvelle fois (après Wire ou bien Giant Sand) le Botanique nous a offert une programmation impeccable pour un prix très raisonnable ( 23€ prix Bota’Carte).
A ce prix-là, il ne faut absolument pas se priver!