C’est à l’occasion de l’IAD Urban Music à La Ferme du Biéreau que nous avons découvert Wild Boar & Bull brass band, un groupe fusion issus de la rencontre entre Sébastien le sanglier, un tromboniste ardennais, et Herbert le taureau, un MC de Hasselt. Une heure avant leur concert, les co-fondateurs du groupe nous accueillent dans leur loge pour nous parler avec fierté de leur projet musical.
Bonjour. Tout d’abord, pourquoi ce nom: Wild Boar & Bull brass band ?
Sébastien : On était une bande de musiciens ardennais, à la base. Et un jour est venue l’envie de mettre notre identité en avant. Il se trouve que notre ami Herbert est du signe du taureau. Et comme le taureau et le sanglier s’entendent relativement bien…
Herbert : Oui. Au début, ça a pas mal fritté quand même, mais on a fini par trouver notre terrain d’entente…
Sebastien : Il a eu un peu mal mais bon… (rire)
Comment est né le groupe ?
Sébastien : Dans un bar, en discutant tous les deux, autour d’un Orval et d’un Porto.
Herbert : En fait, moi, je viens du milieu Hip-hop et depuis que j’ai découvert les disques de Us 3, Jazzmatazz et The Roots, et ce mélange de tubes rap-pop des années 60, je me suis dit: « waw, c’est mon rêve de faire des trucs comme ça ! ». J’ai commencé à fouiner parmi mes contacts à Bruxelles, qui n’était pas très nombreux, et j’ai juste trouvé une pianiste jazz, mais elle ne captait pas du tout ce que je voulais faire. Et par hasard, un copain à moi a accroché et m’a mis en contact…
Sébastien : Et moi, j’arrive d’un milieu brass band, fanfare, etc. Et on a rassemblé un peu nos capacités. Et le groupe est né en 2006.
Quel est votre parcours ? Quels sont vos projets ?
Herbert : On a fait un premier album, avec toute la spontanéité naïve que cela comporte. On a enregistré dans l’appart’ de la copine de Seb, en collant des matelas partout, sur les mûrs et sur le plafond. Sebastien et Alex, le bassiste, sont ingénieurs du son, ce qui fut très utile. On a donc pu réalisé un CD avec douze titres, qui était à la fois une démo et un album. Après, on s’est rendu compte qu’il fallait un code barre dessus et de la presse autour… Et donc, un jour, j’ai décidé de faire le sale boulot et j’ai fondé le label avec Alex. C’est grâce à ça que le deuxième album de Wild Boar, qui est sorti l’année passée, a cette structure professionnelle. Avec les années, les musiciens ont gagné beaucoup d’expérience, et Seb aussi, en tournant avec plein de groupes. Grâce à ça, on offre maintenant un produit très mature, qui envoie du lourd, et qui a tout ce qui faut pour avoir un appui international. Et c’est ça qu’on représente ce soir.
C’est ça que vous visez maintenant, l’international ?
Sébastien : Bien sûr, pourquoi pas? (étonné)
Comment décririez-vous votre style musical ?
Herbert : C’est du brass band rock hip-hop.
Quel est votre public?
Herbert : Notre public, c’est principalement la génération année ’90, ça c’est sur. Au-delà de ça, on est dans un pays qui a un tout petit marché en ce qui concerne la musique. Et tout ce qui est hybride, ça ne court pas les rues non plus… Et nous, on vient avec une formule qui est complètement dans la tradition afro-américaine, et bien moins dans la tradition des fanfares belgo-françaises ou de la musique de l’Est. Bien qu’il y ait plein de cuivres dedans, on offre vraiment une musique afro-américaine.
C’est le public qui montre son enthousiasme avant que les programmateurs de festival nous prennent. C’est un peu un cercle vicieux. Les programmateurs de festival ont besoin de pouvoir mettre un label sur un groupe en tant que style, alors que le public pas forcément. Et donc, avec notre mélange, on peut nous vendre en tant que musique urbaine, mais aussi en tant que jazz ou world. C’est un avantage mais c’est aussi un désavantage en terme de programmation parce qu’on ne sait pas toujours très bien où nous caler.
Si vous deviez choisir une date, une anecdote, à nous raconter ?
Sébastien : On était très content de jouer à Couleur Café l’année passée, parce que c’était quand même un chapiteau de 3000 personnes. Et à Dour aussi. Dour en short… (rire)
Herbert : Dour en short. Ca, c’est l’anecdote! (rire)
Sébastien : Haha ! Il m’a demandé une anecdote rigolote, je la sors…
Herbert : En fait, Seb, il interdit les shorts sur scène. Mais à Dour, il faisait 40° sous la tente… Et ce jour-là, il était remplacé, et quand le boss n’est pas là, qu’est-ce que les enfants font, hein?
Sébatien : Mais plus sérieusement, il y a eu le Jazz Marathon à Bruxelles. Là, on était vraiment content, on a eu un chouette public.
Herbert : Il faisait glacial et le groupe avant nous avait chassé tout le monde. Le public était rentré chez lui… Et quand nous, on a commencé à jouer, les gens sont arrivés de partout ! Alors que le même soir, à l’Ancienne Belgique, gratuitement, il y avait le Youngblood Brass band, qui est notre source d’inspiration principale.
Sébastien : Du coup, on s’attendait à n’avoir personne devant nous… Jusqu’à ce que la place se remplisse et que tout le monde reste et danse.
Hebert : Il y avait des gens jusqu’à l’horizon, c’était plus grand que Werchter !
Avez-vous un petit rituel avant de monter sur scène ?
Sébastien : Aujourd’hui je l’ai oublié, mais d’habitude on prend un petit capuchon de Whisky. Juste un p’tit capuchon pour se booster avant de monter sur scène…
Qu’est-ce que vous pensez de la scène belge ?
Herbert : Un groupe belge que j’adore, en jazz, c’est Aka Moon. Il y a des bons groupes de rock aussi. Et sur notre label, il y a plein de projet qui nous tiennent vraiment à coeur. Il y a notamment Joy as a toy. C’est terrible, c’est du rock psychédélique complètement barge, avec un esprit années ’70.
Merci, Scènes Belges vous souhaite une bonne continuation !
Retrouvez la review du concert de Wild Boar & Bull brass band à La Ferme du Biéreau en cliquant ici.
WBBbb sera en concert au Centre Culturel de Flemalle le 22 mars.
Site web : www.wbbbb.bandcamp.com