Samedi 30 avril, Molenbeek-St-Jean. C’est au son de Red Fang et Windhand, entre autres, que l’on pénètre au 76, rue de l’École. La playlist du bar donne le ton : on est là pour du gras, du lourd, du mur de son, et les suédois de Monolord ont fait plus que remplir de contrat avec un son destructeur à souhait… Jouissif !

Monolord-VK-30042016

Comme à chaque fois que l’on passe la porte du VK, le contraste avec les environs est surprenant, preuve parmi d’autres que l’identité de Molenbeek est plus complexe qu’il n’y parait ! Mais passons car nous sommes là pour parler musique… Premier constat malgré tout, le public est clairsemé en ce début de soirée et la salle est coupée en son milieu par un drap noir. Ce n’est pas l’affluence des grands soirs, mais soit ! Ils ne savent pas ce qu’ils ratent !

We Hunt Buffalo

La premiere partie est assurée par We Hunt Buffalo, trio de Vancouver qui nous a fait forte impression avec son second album Living Ghosts, sorti en septembre dernier. Distribué en Europe par Fuzzorama Records, label de Truckfighters, pas besoin d’un dessin pour comprendre à quoi on va avoir affaire : guitares fuzz en avant et grooves lourds au programme ! (le batteur Brandon Carter arbore d’ailleurs une casquette du best band in the world, clin d’oeil aux patrons d’Örebro…)

Les canadiens montent sur scène discrètement et lancent l’intro de Ragnarök suivie de Back To The River. Frappante, la personnalité particulière du groupe réside dans le chant mélodique et haut perché que se partagent Brendan Simpson (basse) et Ryan Forsythe (guitare). Les parties lead sont réparties entre les deux bûcherons et les voix s’entremèlent souvent de manière très réussie. Concentrés, les gars de We Hunt Buffalo exécutent leur art avec beaucoup de maîtrise. On pourra leur reprocher un certain manque de contact et d’expressivité, mais ces défauts sont rattrapés par le charisme des deux frontmen. Entre passages plus psychés et morceaux “pied au plancher” façon desert rock (Prairie Oyster frappe un grand coup avec son couplet hurlé et son refrain accrocheur), le public réagit bien et l’ambiance monte progressivement. Bonne surprise, le groupe nous offrira une reprise du Thumb de Kyuss en fin de set. Si le batteur a tendance à en faire un peu trop, on ne va pas se refuser ce plaisir : ça headbang dur dans la fosse et le refrain est repris en choeur ! Fin du set, le trio nous donne rendez-vous au stand de merch… Le gros morceau de la soirée reste à venir !

“Good evening, we are Monolord”

Sur fond de larsen, Monolord empoigne ses instruments et nous balance une première mandale à la gueule : Icon. Le groupe de Göteborg pousse le concept du doom à l’extrême : les riffs sont ultra lents, l’ambiance poisseuse, le son épais au possible. Pendant 1h20, les suédois vont nous asséner un mur impénétrable et jouissif, un festival de riffs plus plombés les uns que les autres. Réceptif, le public ne s’y trompe pas et réagit au quart de tour à chaque changement de rythme. Noyée dans la reverb, la voix de Thomas V Jäger (guitare et chant) ponctue les passages instrumentaux et nous plonge dans une ambiance sombre et hallucinée. Mika Häkki (basse) est littéralement déchainé et l’excellent Esben Willems (batterie) martèle ses fûts avec puissance et précision. Moment marquant du set, le morceau Empress rising, avec plus de 12 minutes, résume à lui seul l’identité de Monolord : hypnotique, monolithique, écrasant. Les suédois nous gratifient également d’un nouveau morceau : avec son riff d’intro crunchy, on croit un instant que le trio commence à lever le pied… mais l’on se détrompe rapidement : il s’intègre parfaitement au set et pousse nos cervicales dans leurs retranchements… On en redemande ! Mieux qu’un massage thaïlandais, ce sont les infrabasses qui nous procureront le happy ending : comme en début de set, le groupe nous quitte sur un lourd larsen après une prestation jubilatoire de A à Z pour tout amateur de doom !Monolord_VK_20160430_2

Pour conclure, rappelons que le VK a récemment annoncé son risque de fermeture le 1er janvier 2017, conséquence d’une coupure de subsides de la part de la Communauté flamande… Pour plus d’infos, n’hésitez pas à consulter ce lien et à signer la pétition !

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