Ce samedi 7 décembre, Scènes Belges a eu la chance de rencontrer le chanteur Daan à l’occasion de son concert acoustique au Théâtre de Namur. Quelques mois après la sortie de son nouvel album Le Franc Belge, nous avons voulu en savoir plus sur le succès de son CD, son exportation en France et ses futurs projets.
Scènes Belges : Vous jouez aujourd’hui au théâtre de Namur en concert acoustique. Les concerts acoustiques, ce n’est pas quelque chose de neuf pour vous. Est-ce que cette version diffère fort de la version « électro-rock », outre l’arrangement des morceaux ?
Daan : Oui, ce n’est pas du tout pareil. C’est plus difficile parce qu’on a moins de moyens. On ne peut pas jouer avec des effets comme des distorsions par exemple. On doit être beaucoup plus musicien, il faut aimer les notes. On doit être beaucoup plus pro parce qu’on n’a pas le droit à l’erreur. Mais c’est une formule que je préfère, surtout en hiver quand tout est noir et froid. Ca amène en quelque sorte une chaleur. J’aime bien et j’assume complètement cette schizophrénie : acoustique l’hiver et plus rock l’été.
SB : Est-ce que le choix des chansons est différent ?
D : Oui, on ne peut pas forcément jouer les mêmes morceaux. Quoique, on arrive à adapter des morceaux très électro comme Housewife et Swedish Designer Drugs. Mais au final, c’est quelque chose de beaucoup plus lourd, plus romantique en fait. Je pense que ce soir ça va être bien, il y aura des reprises et des anciens morceaux qu’on n’a pratiquement jamais joués.
SB : L’album Le Franc Belge, écrit en grande partie en français, est sorti il y a quelques mois. Son succès a-t-il été le même dans le nord que dans le sud du pays ?
D : Oui, il a été très bien reçu des deux côtés. Etonnement le public néerlandophone a apprécié. J’avais peur qu’ils se demandent pourquoi mais finalement ils s’intéressent même aux textes en français. C’est presque une plus-value de chanter en français en Flandre. J’avais une appréhension parce que c’est pas facile d’écrire et de chanter en français, surtout quand on a un accent. D’ailleurs, je conseille toujours à ceux qui ne sont pas francophones de chanter d’abord en anglais, c’est plus simple.
C’était un pari de chanter en français.
SB : Pari réussi donc ?
D : Oui.
SB : Et en ce qui concerne les médias ?
D : Pareil, les critiques étaient bonnes des deux côtés.
SB : Les chansons écrites en français, c’était aussi une manière de pouvoir aborder le public français. Comment se passe donc l’exportation de Daan ?
D : Au niveau du CD, c’est difficile parce qu’il n’est pas diffusé en radio. Par contre, en live l’accueil est très bon.
SB : Justement, un show en France se prépare-t-il de la même façon qu’un show en Belgique ?
D : Non pas du tout parce qu’ils ne connaissent aucun titre là-bas. Ici, certains morceaux sont connus depuis des années ce qui n’est pas le cas chez eux. On ne joue donc pas forcément les mêmes titres en France qu’ici. Donc il faut tout revoir, penser aux morceaux qui vont plaire.
SB : Concrètement ça donne quoi ?
D : Et bien, on ne joue pas des morceaux comme Housewife par exemple. Par contre, Exes et Parfaits Mensonges marchent très bien.
SB : J’ai lu sur votre site que vous êtes allé en Californie il y a deux ans pour composer. Est-ce suite à ce voyage qu’est né Le Franc Belge ?
D : Non, tout est resté là-bas. J’y ai été, j’ai composé dans les motels, j’ai tout mis sur mon ordinateur portable et je l’ai laissé à l’aéroport. J’ai bêtement oublié mon ordinateur dans le hall de l’aéroport de Los Angeles. Je n’ai donc rien ramené et je ne me souviens de rien. Tout est resté en Californie.
SB : Un signe ?
D : Oui, sûrement.
SB : Avez-vous un rituel avant de monter sur scène ?
D : Oui. Avant, notre rituel c’était ritueel. Avec le groupe, on se mettait en cercle et on choisissait un chiffre : 6, 7, 9 ou 16. Et puis on sautait sur place le bon nombre de fois en disant « ritueel ». Celui qui se trompait, qui le faisait une fois de trop ou trop peu , on savait qu’on devait y être attentif pendant le concert. Souvent c’était moi.
Maintenant, on écrit le mot « histoire » quelque part en back stage.
SB : C’est ça les photos dans la pochette de l’album ?
D : Oui, ce sont tous nos « history » écrits un peu partout en back stage.
SB : Où sera Daan en 2014 ?
En 2014, je serai sur les podiums. J’ai passé beaucoup de temps enfermé dans un studio l’année passée. Je n’ai plus envie de ça pour le moment. Oui, je me vois bien sur les podiums. J’ai aussi quelques projets en vue mais pas sous le nom de Daan, ça sera des collaborations avec d’autres artistes.
SB : Et en 2024 ? Des projets ? Des envies ?
Ah ! Mon album en 2024 il sera génial ! Il faudra écouter ça ! J’aime vraiment ce que je fais, je crois que je ferai encore ça dans 10 ans. Ça me plaît de chanter, j’ai de la chance, j’ai le cul dans le beurre. Tant qu’on ne m’en empêche pas et tant que mon physique me le permet, je serai sur s cène. En même temps, tu sais, en acoustique on peut jouer jusque 50, 60 ans facilement !