Elles sont deux, reflet quasi identique l’une de l’autre, belles à mourir, sophistiquées, presqu’impressionnantes de charisme.
Elles enflamment les salles et les scènes des plus grands festivals cet été.
Brigitte, c’est le mélange subtil de la liberté incarnée dans les seventies par des femmes comme Jane Birkin, Jane Mansfield, Marilyn Monroe et l’audace artistique des plus grands.
Nous les avions rencontrées à la sortie de leur album « A bouche que veux-tu ». Cette fois, c’est forte de nombreuses dates live que les deux sirènes se posaient à Spa. L’occasion de revenir sur ces derniers mois d’une extrême densité avec Sylvie Hoarau et Aurélie Saada.

Scènes belges : Vous enchainez les dates de festivals, vous y présentez un album très glamour, strass et paillettes. Comment avez-vous préparé ces grandes scènes ouvertes pour que l’esprit vintage du disque puisse être exploité au maximum ?
Brigitte 
: En réalité, l’album est plutôt bien pour les festivals car il est très rythmique, il y a qqch d’assez dansant et festif. On avait beaucoup travaillé cet aspect au moment de sa conception.
Il est clair qu’en festivals, les configurations variées impliquent beaucoup de souplesse. Les durées changent, les lieux, la météo…
Nous n’avons pas tous nos décors et nos lumières sur les festivals mais on essaie d’offrir de l’intimité, de la chaleur, de l’émotion et de ne pas être que dans l’énergie car ce serait réduire notre discours. On propose quelque chose de proche du disque tout en puisant dans l’échange du moment avec le public.
Nous avons aussi vécu une belle expérience à l’international. On chante ne français et bizarrement, on est un des groupes français qui s’exporte le plus. L’Asie, le Moyen-Orient, la Russie, nous ont déjà accueillies à bras ouverts. On va démarrer sur les Etats-unis et l’Australie.
La France, qui véhicule une image de liberté et d’engagement est assez cotée à l’étranger. On est toujours surprises de voir que la musique que nous écrivons dans notre salon est un merveilleux vecteur qui nous permet de vivre nos rêves, notamment au travers des voyages.

C’est une très belle expérience que nous vivons.

SB : Vous êtes un duo de femmes. Certains diront de manière très misogyne que les femmes ne s’entendent pas entre elles, qu’il y a toujours de la rivalité. Qu’auriez-vous à répondre à ceux qui tiennent ce genre de discours ?
Brigitte 
: En effet, ce discours existe et il est très misogyne. Et nous pensons que ce type de pensées doit être recadré. On ne peut pas entendre ce genre d’idée toute faite, complètement réductrice. Les gens devraient vraiment faire attention. Les femmes s’entendent et même souvent mieux que les hommes car elles ne trichent pas. Nous, on s’entraide, on s’aime, on se porte et on s’apporte de la confiance l’une l’autre. On s’admire énormément, on avance vraiment ensemble. Il n’y a pas de tension, de jalousie ou d’envie. Au contraire.

SB : Cet album, comment l’avez-vous préparé ?
Brigitte : A l’heure actuelle, tout va vite. On nous demande souvent si nous avons réfléchi au temps passé entre les deux disques, si nous n’avions pas peur de laisser trop de temps et d’avoir des difficultés à revenir.
En vérité, nous ne nous sommes pas posé la question. On a passé beaucoup de temps en tournée.
Pour ce disque, on avait besoin de se retrouver et de recréer les conditions d’intimité que nous avions connues sur le premier disque. Il faut du temps pour se nourrir et ne pas refaire sans cesse la même chanson. Nous aimons l’idée de creuser et d ‘aller vers des choses différentes.
Pratiquement, on travaille presque toujours ensemble. On se donne des rendez-vous, on s’aménage des plages de travail. Nous avons chacune des enfants ce qui implique une certaine rigueur, une organisation. On est productrices aussi donc nous faisons beaucoup de choses dans Brigitte et pas que de la musique. On avance vraiment main dans la main. On s’appuie sur la confiance mutuelle pour oser aller toujours plus loin. Il y a beaucoup d’amour entre nous et c’est sans doute ce qui nous permet d’aller là où nous le souhaitons.

Scènes belges : Vous véhiculez l’image du féminin féministe. Des femmes glamour mais aussi intransigeantes sur le discours. Le milieu de la musique implique-t-il un besoin de se positionner avec force en tant que femme ?
Brigitte : Tous les milieux sont à peu près les mêmes sur le rapport et la place aux femmes. On n’a pas écrit Brigitte avant de le faire. Rien n’était calculé. On a décidé de faire de la musique parce qu’on s’aimait, qu’on aimait nos univers respectifs. On n’a pas fait de plan sur ce que nous allions faire. Nous chantons ce que nous sommes. Nous n’avons pas d’autre revendication que notre liberté et notre volonté de pouvoir tout faire. On parle beaucoup de femme, de facettes différentes du féminin. On raconte l’amour que nous avons pour les femmes, pour tout ce qu’elles sont capables d’être et de faire. Nous avons été élevées par des femmes formidables qui nous ont inculquées cette liberté. Elles travaillaient, nous élevaient seules tout en étant extrêmement sexy. C’est peut-être ces femmes-là que nous mettons à l’honneur en faisant la musique que l’on fait de la manière dont on la fait.

SB : Aujourd’hui, quels seraient les projets qui vous feraient vibrer, en dehors de Brigitte ?
Brigitte 
: On aimerait produire aussi d’autres artistes. Sur la nouvelle scène, il y a beaucoup de jolies choses mais en ce moment, c’est matériellement impossible. On essaie de donner des coups de pouce au travers de nos premières parties : Cha, Junior, Ornette, Juliette Armanet. Si on pouvait, on produirait ces femmes là mais pour l’instant c’est difficile. Nous n’avons pas les moyens de le faire correctement donc on laisse de plus grosses structures les accompagner.

SB : Un coup de cœur musical de ces derniers mois ?
Brigitte 
: Alice on the Roof que nous avons rencontrée lors d’un concert privé organisé par une radio française. Elle nous a touchées par sa sensibilité et sa voix si particulière.

 Photo: http://www.brigitteofficiel.com/photos/

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