Scènes belges : On s’était croisé au tout début de votre tournée. Après de très nombreuses dates dont un Cirque royal et un Forest National complets. Quel regard portez-vous sur les mois qui viennent de s’écouler ?
Kyo : On est super positif. Là on arrive à la fin de la tournée, les festivals arrivent. On a vécu des mois magnifiques, épuisants mais incroyables. On a senti le public rassuré de notre retour.
De notre côté, on a aimé retrouver le public de base qui s’est élargi à de nouvelles générations. Il y avait pas mal de très jeunes sur cette tournée. Ces images d’enfants sur les épaules de leurs parents est quelque chose de très touchant. Voir que plusieurs générations sont sensibles à notre univers, c’est très joli pour nous. C’est rare que la musique soit partagée par des parents et leurs enfants. On est surpris et fiers en même temps.
Ce qui nous a pas mal étonnés, c’est que le nouveau public est là de par la transmission de leurs parents mais aussi qu’il nous a découvert sur le nouvel album. On ne se l’explique pas vraiment mais on pense que notre univers musical parle aux plus jeunes, peut-être moins les textes ce qui est quand même heureux vu le contenu assez sombre.
SB : Quelles étaient les attentes du public ? Retrouvez vos titres et succès d’il y a huit ans ou explorer « L’Equilibre » ?
Kyo : Dès le début, un titre comme « le Graal » a été très attendu. On sent qu’il y a un bel impact de ce titre. Finalement, la nostalgie qu’on a ressentie au début s’est vite transformée en une autre énergie nourrie aussi par le nouvel album. Il faut dire que nous avons essayé de rester dans la même veine musicale même si on a évolué. Sur scène, on essaie de faire un doux mélange entre les anciens et les nouveaux titres. Les nouveaux morceaux amènent de nouvelles choses, une nouvelle dynamique peut-être plus pop rock. Des titres moins dark comme « XY » ou « Le Graal » rendent le show plus vivant et léger.
Le show n’est pas redondant, il est coloré et basé sur le partage avec le public car on a très vite vu que le public adhérait et réagissait. Le show actuel est solide, il a été corrigé au fil des dates. On sait que certains fans nous suivent sur plusieurs dates donc on pense qu’il faut varier.
On a bien conscience qu’on ne peut pas répondre à toutes les attentes mais on est tout de même à l’écoute des réactions des fans. On a rajouté certains morceaux après avoir vu les demandes des spectateurs que ce soit en direct à la sortie des concerts ou via les réseaux sociaux.
SB : Vos fans sont très organisés. Ils se rassemblent sur les réseaux sociaux, ont développé des forums de discussion. Vous vous investissez de votre côté dans ces nouveaux modes de communication qui étaient quasi inexistants il y a huit ans ?
Kyo : On est toujours heureux et surpris de voir qu’il existe une « communauté Kyo », notamment sur le Web.
On doit néanmoins avouer que nous restons trop absent des réseaux mais on voit que les fans se chargent très bien de faire vivre le groupe que ce soit sur Facebook ou sur Twitter.
Les Fans sont très fidèles et nous essayons de leur rendre ce qu’ils nous donnent. On essaie les voir à la sortie, de prendre du temps pour échanger, pour quelques photos.
SB : La tournée en salle touche à sa fin, les festivals arrivent. Comment préparez-vous les dates qui se profilent ?
Kyo : Les festivals arrivent en effet et on se demande encore comment on va aborder ça. On n’a plus fait de festival depuis un bon moment et on sait que le public d’un festival n’est pas forcément venu pour toi. On doit aller chercher les gens. Leur donner envie de rester et de participer. On va proposer un show différent, ne fut-ce que par la durée imposée par l’exercice. On est tout de même confiant, la tournée nous a donné confiance, on y va nourri de ce qui s’est passé ces derniers mois.
SB : Vu le succès de ce disque, il y a fort à parier que vous ne referez plus de pause aussi longue avant longtemps. Quels sont les projets ?
Kyo : On s’est dit il y a quelques jours entre nous qu’on commençait à composer et maquetter le prochain album. On a envie d’aller vers des thèmes un peu différents, nous tourner plus vers le monde qui nous entoure, sortir des thématiques qui ont été au cœur de nos textes depuis toujours. C’est délicat car on peut vite glisser vers une espèce de démagogie facile, avoir l’air con. On va donc prendre le temps d’y aller en finesse.
Bien entendu, on continuera à parler des relations humaines, amoureuses mais on va aussi essayer d’en sortir un peu.
On est très excité à l’idée de ce cinquième disque. On a réussi le pari de revenir après huit ans. Le scénario aurait pu être différent et on se sait chanceux. Nous allons être ambitieux sur le prochain disque, on est aussi boosté par ce qui s’est passé avec « L’équilibre ».
SB : L’actualité du moment, c’est ce duo avec Brooke Fraser. Vous faites très peu de collaboration. Jusqu’ici, on n’a connu qu’un seul duo. Comment s’est passé cette nouvelle aventure ?
Kyo : Pour nous, les collaborations ne nous semblent pas naturelles. Déjà entre nous c’est une collaboration, on doit trouver les équilibres nécessaires.
Là, le duo sur « Nuit blanche » avec Brooke Fraser, c’est vraiment un coup de cœur. On aime énormément cette chanteuse et on avait très envie de collaborer avec elle. Le mélange des voix, des deux langues apportent une couleur particulière au morceau. On espère que le public aimera cette audace.