Ça y est, les Nuits du Botanique sont bien lancées ! Apres une premiere soiree réussie, ce sont les guitares et la ferveur increvable du rock au sens large qui dictent le rythme de ce vendredi soire où 9 concerts vont s’enchaîner sur 3 scènes dans une dynamique bien vénère et remuante. Du rock donc, mais pas que puisque des gros beats percutants étaient aussi au programme.

Et c’est le trio limbourgeois de PEUK qui est le premier à prendre d’assaut la Scène de la Fontaine à 18h tapante. C’est vendredi, le ciel est d’un bleu presque devenu trop habituel en ce printemps, et le public est déjà présent massivement devant la scène. C’est un traditionnel trio guitare/chant-basse-batterie qui ne laisse pas le temps aux festivaliers de s’échauffer. Ils attaquent en effet un set dense et massif où la basse semble capable d’aller racler le goudron du bitume pendant que la batterie tappe sévèrement. La guitariste/chanteuse mène l’ensemble avec une puissance vocale sauvage. Musicalement, c’est la grosse baston sonore bien abrasive et nerveuse tout en dégageant une certaine fraîcheur, quelque part entre garage, noise et punk rock sans concession. Peuk rempli à merveille sa mission d’ouverture des hostilités.

Nous prenons ensuite la direction de l’Orangerie pour le concert du quatuor de GIAC TAYLOR. Il s’agit d’un projet musical du leader du groupe le plus sexy de La Louvière : Romano Nervoso. Rien d’étonnant donc à ce que l’album récemment sorti s’appelle « The Sicilian Standing ». C’est un véritable bonheur de vivre un concert où l’ingénieur du son s’est assis sur les normes sonores en vigueur. Ça pousse fort, c’est un véritable mur sonore qui distribue les claques, même aux oreilles les plus chevronnées. Avec leur blues rock caniculaire, c’est une plongée suffoquante dans les déserts de l’Arizona que Giac Taylor impose avec force à des festivaliers consentants et heureux. Tout ça nous rappelle aussi la bouillante époque des Queens Of The Stone Age du début des années 2000, entre riffs hypnotiques et cataclysme sonores. L’apport de synthés aux sonorités d’orgue-rétro rend l’ensemble carrément démentiel, surtout sur le dernier titre qui s’en va chatouiller les dix bonnes minutes. On voudrait que chaque titre puisse encore s’étirer durant de longues minutes de plaisir mais le timing du festival siffle malheureusement la fin de la partie !

Retour sur La Scène de La Fontaine pour le set de Kap Bambino, évoluant quelque part entre Die Antwoord et l’ancien duo de Crystal Castles. Ce sont donc des avalanches de gros beats et de boucles de synthés saturées et sous emphétamines que Kap Bambino jette à la face des festivaliers, et aussi du voisinage. La formule duo chant-machines fait son effet, d’autant que la chanteuse y met la dose d’énergie pour arpenter la scène mais aussi le parterre des premiers rangs. Malgré tout, et nous étions déjà arrivé à cette conclusion en 2019, lors du précédent passage du groupe aux Nuits du Botanique, Kap Bambino n’arrive pas à effacer l’empreinte sonore et visuelle de Crystal Castles, quasi iconique. Cependant le public adhère, on voit même un mec avec un t-shirt d’Amen Ra se laisser aller à quelques pas de danse tandis que les premiers rangs dansent pour leur part de manière furieuse et euphorique.

Il est à peine 20h et nous enchaînons déjà notre quatrième concert de la soirée avec les Suisses de CREME SOLAIRE qui secouent l’Orangerie. On rentre dans une autre dimension où la pop de l’Eurovision aurait subit les assauts d’un furieux dancefloor. Mais en l’écrivant on se dit que c’est déjà un peu le cas au regard de la grande finale de samedi soir. Sous auto-tune, ça chante en français, en allemand et dans d’autres langues moins identifiables, sur fond d’une electro-punk métallique qui tappe dur. On apprécie la présence d’une guitare pour compléter l’ensemble. Crème Solaire mène la vie dure au cliché de lenteur associé aux Suisses. Le tout est agrémenté de grandes incantations aussi psychédéliques que rageuses.

On termine notre soirée avec les Toulousains de SLIFT dans une Orangerie au bord de l’explosion ! Il faut dire que l’attente d’un bon quart d’heure devant la salle, compressé, n’aura pas aidé le public à faire descendre la pression. Une fois dans la salle le concert ne mettra pas longtemps à démarrer et c’est avec l’excellent morceau éponyme de leur dernier album que le groupe lance les hostilités : « Ilion« . Nous avons déjà vu le groupe un paquet de fois et on vous assure que l’énergie qu’ils délivrent sur scène est la même à chaque fois. Cette fois-ci nous étions placé juste à côté de la console son, ce qui nous a permis de jeter un oeil à la composition live des projections que le groupe utilise. Il nous semble avoir reconnu le programme OBS qui permet, avec des plugins, de sortir tout un tas d’effet vidéo / glitch que la personne utilise à merveille. Tout ça étant réalisé en direct, ça colle incroyablement bien à la musique du trio Français et c’est très appréciable de voir ce travail là pour une fois. Après la moitié du concert et le fabuleux morceau final de leur album Ummon : Lions, Tigers and Bears, nous avons droit à deux nouveaux morceaux et franchement ça sent très très bon pour les prochains projets du groupe parce que les morceaux, même si nous ne les connaissions pas, nous ont complètement retournés le cerveau ! La prestation de SLIFT est sans faute, ils nous ont retournés le cerveau comme à l’accoutumée, c’est toujours un plaisir incroyable de les voir, vivement déjà la prochaine fois !

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