Entre thématiques tantôt mélancoliques et tantôt joyeuses, beaucoup de couleurs et de nuances, Barcella nous offre une troisième fois sa vision du monde à travers son nouvel album Puzzle. Le temps d’une rencontre avant son concert au festival FrancoFaune, l’artiste a accepté d’ouvrir son univers à Scènes Belges.
Puzzle, son nouvel album dans les bacs depuis quelques semaines, est construit comme une sorte de portrait chinois où chaque chanson est différente tout en gardant un esprit commun; « C’est l’humanité le fil conducteur de cet album, c’est une vision de la tendresse, de la fragilité, de la colère et des autres émotions qui nous traversent. Chaque pièce du puzzle est comme le témoin d’une émotion. Je travaille avec mes sentiments et j’essaye de trouver le mot juste, celui qui va me permettre de raconter une histoire». « Ce troisième album s’inscrit dans une nouvelle exploration, je me nourris des nouvelles rencontres, de la curiosité envers le monde. On est constamment dans la recherche de ce qu’il nous manque, on a toujours envie d’avancer et c’est ce qui fait évoluer un artiste et sa musique »
En perpétuelle évolution, l’artiste trouve ses sources d’inspiration dans l’univers qui l’entoure. Pour ce dernier album, Barcella a eu l’occasion de travailler entre autres avec des enfants et des personnes atteintes d’Alzheimer, ce qui au fil du temps a fait évoluer son regard et lui a permis de prendre conscience de nouvelles choses. Les chansons de l’album reflètent bien cet univers, où l’on passe du pastel aux couleurs vives ; « J’essaye de faire des chansons utiles, qui traitent de sujets qui touchent les gens. Fragile, par exemple, témoigne de la fragilité de nos êtres, Sur la Route, avec les enfants, est pleine de légèreté et d’espoir. Au final on est le miroir des autres et les autres sont le miroir de nous même. Il y a quelque chose de sociologique dans la chanson. C’est comme ça que je travaille, en essayant de mettre des mots sur les émotions de la vie. »
Chaque album est différent mais celui-ci s’inscrit dans une nouvelle dynamique. La nouveauté est surtout musicale et technique, le tout porté par une envie de nouvelle vague, de ne pas s’inscrire dans les habitudes et de garder son tempérament musical inclassable. « Dans cet album on va surtout trouver des nouveautés rythmiques, on a exploré des sonorités un peu plus modernes et urbaines. Les rythmes changent de la musique francophone traditionnelle.
Quand on lui demande de parler de son public, l’artiste sourit et nous raconte une sorte d’histoire de famille ; « Notre public s’agrandit. Quand je dis nous, j’entends bien sûr le reste de mon équipe car sur scène c’est avant tout une aventure collective. Notre public originel a grandi au fur et à mesure des albums, ce qui nous permet d’avoir quelques fois trois générations en concert. C’est un moment incroyable où tout le monde se comprend. J’essaye de faire des spectacles vivants avec une idée de partage et surtout de vie. J’aime les spectacles interactifs et cet échange se crée grâce à l’écoute que m’accorde mon public, lorsqu’il accorde de l’intérêt à mes chansons. Je prends toujours un tabouret en concert pour descendre au milieu de la foule et vivre un moment de communion, un moment qui nous appartient et qui sort du coté démonstratif du spectacle. Je gère mes carences affectives grâce à la curiosité des gens qui viennent me voir sur scène et grâce à cet échange avec le public et je ne le remercierais jamais assez pour ça. »
Comme pour tout le monde, nous lui avons demandé si il avait un petit rituel avant de monter sur scène ; « avec les musiciens on se serre dans les bras des uns et des autres et j’essaye d’aller faire un petit peu de sport parce que je suis une sorte de cocote minute dans les loges, j’ai hâte de monter sur scène. Mon grand stress c’est quand tout est fini, quand on me dit que j’ai deux semaines de vacances (rires) »
Barcella a gardé la curiosité de son enfance, il observe le monde. Il construit ses chansons grâce à un petit carnet où il note toutes les idées qu’il trouve belle. « Construire une chanson c’est comme faire une salade, on choisit les ingrédients et on compose. Je prends des expressions à la radio ou que j’entends chez les gens ». Cette candeur mature et sa capacité à mettre des mots sur des émotions est certainement ce qui représente le plus son identité d’artiste, même si il reste un oiseau que nul ne pourra mettre en cage.
En concert en Belgique au festival FrancoFaune le 11 Octobre, on attend impatiemment l’occasion de le revoir sur nos scènes belges.
Photos : Sony Music – Natacha Joveneau