Quatre ans après la sortie du « Clan des miros », Renan Luce nous revient avec un nouvel album : « D’une Tonne à un tout petit poids ». Un disque encore peu connu du public mais qui contient quelques pépites.
C’est avec toute la fraicheur et la sympathie qu’on lui connait que l’éternel jeune homme présentait son dernier disque au Botanique en cette fin mars.
Très enjoué, Renan Luce a parcouru son répertoire avec facilité et légèreté. Un début de concert un peu timide, sans doute à lier à la reprise de contact sur base d’un album encore peu promotionné en Belgique, qui s’est très vite transformé en très bel échange.
C’est certainement une des forces du trentenaire, raconter des histoires, faire de chaque chanson un court métrage, un clip dans lequel le public peut se projeter. Les chansons de Renan sont autant d’invitations au voyage et de retours à l’enfance. Ses textes, d’une grandes finesse sont extrêmement efficaces et créent une atmosphère décontractée et attendrissante.
Ecouter et voir Renan Luce en concert, c’est se retrouver face à un ami bienveillant qui vous raconte votre histoire en clé de sol. Scéniquement, Renan a pris de de l’assurance et la complicité avec les musiciens est palpable. Des gamins qui s’amusent face à une bande de copains qui sont venus faire la fête avec eux. Ça chante en chœur, ça claque des mains sur les titres emblématiques et ça fredonne sur les nouveautés. Un bel ensemble d’énergies que ce concert.
Les chansons s’enchaînent et le temps passe à toute vitesse. Pas de possibilité de s’ennuyer. Entre les morceaux, le contact avec le public est d’une rare simplicité, il y a des rires, des taquineries mais aussi beaucoup de regards échangés et même un joli bisou en échange d’un joli dessin. On sent qu’il y a surtout de la sincérité dans la manière dont l’interprète de « La fille de la bande » se comporte avec les spectateurs. Pas de poudre aux yeux, pas de paillettes, juste lui, sa musique, ses ritournelles, ses histoires, ses sourires charmeurs et l’équilibre est trouvé. Le rappel, ou plutôt les rappels, venant déposer les dernières paillettes magiques sur un très joli moment.
Le dernier album se voulant à l’écoute plus rationnel, plus conventionnel, on pouvait se demander ce que cela donnerait en live. La voix se voulait sur le disque plus lissée, plus arrondie, plus travaillée que la tessiture à laquelle on avait été habitué. Sur scène, les nouveaux titres sont arrangés de telle manière qu’on retrouve la patte qui nous avait tant charmés. Quant à la voix, elle est en effet différente, comme murie, on pourrait regretter la perte de rugosité, ces petits grains de sable qui faisait de Renan Luce un timbre reconnaissable parmi 100, mais au final l’assurance et la maturité prennent le dessus pour offrir un très joli spectacle, un bonbon sucré qui devient acidulé au milieu, un plaisir léger mais nourrissant.
A voir assurément cet été lors de son passage au village Francofou lors des Francofolies de Spa.