L’ORANGERIE du BOTANIQUE affiche complet ce mardi 10 décembre pour une soirée 100% dance et hybride. Trois groupes et artistes sont au programme : BOII (duo Americano-Anglais qui oscille entre la pop, le R&B et les sonorités électros), LP GIOBBI (DJ et productrice Californienne) et la tête d’affiche de la soirée que constitue le duo New-Yorkais SOFI TUKKER. Pour leur premier concert bruxellois ils viennent nous présenter leur album « Treehouse » sorti l’an passé ainsi que leur EP « Dancing on the people » sorti fin septembre. On retrouve un paquet de tubes en puissance sur ces deux plaques. On est donc allé remuer notre popotin (même avec un bras dans le plâtre) ce mardi soir au Botanique.
Place donc d’abord au duo BOII qui déverse une douce chaleur pop et R&B durant une demi-heure. L’un est au chant et l’autre est aux machines et à la guitare. Leur set est très agréable à voir et écouter. Ça sent la chaude soirée d’été paisible sur une plage avec le soleil couchant. Des nappes de synthé, un beat tranquille et une voix chaude et enthousiaste : Que demander de plus ?
Leur set à peine terminé, LP GIOBBI prend le relais pour une petite heure. La demoiselle propose un dj-set aux sonorités de Luna Park en provenance directe des nineties, avec ces synthés et ces voix criardes qui ont fait la gloire de l’euro-dance dans cette décennie. Bon c’est pas tout ça mais la soirée God Save The 90’s c’était vendredi passé et c’était à Mons. Les transitions entre les morceaux sont souvent brutes et un peu aléatoires, en plus d’un habillage sonore très chargé et un peu décousu. Vous l’avez compris on a pas trop accroché mais l’Orangerie danse de bon cœur malgré tout, et semble y trouver son compte. Les goûts et les couleurs ça ne se discute pas comme on dit dans ces cas-là.
C’est finalement vers 21h40 que SOFI (la demoiselle) et TUKKER (le monsieur) débarquent sur une scène qui ressemble plus à la jungle luxuriante de Donkey Kong : grandes plantes vertes, grandes fleurs exotiques multicolores, et surtout un étrange arbre recouvert de verdure avec une petite dizaine d’écrans lumineux dessus. Quant à eux les couleurs et le fluo sont de mises sur leurs vêtements. Vêtements relativement courts chez Sofi. Ça ne l’empêche pas de s’offrir un plongeon dans le public très rapidement. Et ils attaquent tout de suite avec le titre “Fuck They” qui ouvre l’album. Très rapidement c’est toute l’Orangerie qui décolle en sautant les bras en l’air, sous une pluie de stroboscopes et de rotations lumineuses multicolores. Les mélodies, les sonorités et les rythmes dance et ensoleillés du duo font leur effet.
Sofi Tukker c’est un peu une sorte de version joyeuse et amplement moins glauque d’un autre duo atypique qu’est Die Antwoord. Musicalement par moment on pense à Cristal Fighters qui aurait ramassé quelques gros synthés en cours de route. Il y a quelque chose de très pop et festif, et en même temps très hybride et alternatif dans la musique et l’image véhiculée par le duo. Comme sur le titre “Playa Grande” par exemple, où ils nous emmènent dans un dancefloor sous les cocotiers d’iles paradisiaques.
Ils se partagent tous les deux le chant. Tukker se concentre sur les machines, la programmation et la basse (dont les cordes sont fluorescentes). Il s’affaire aussi sur cet étrange arbre équipé d’écrans qui sont en fait des paddles électroniques sur lesquels il va frapper régulièrement. Sofi se concentre quant à elle sur la danse et la guitare électrique. Tout cela forme un ensemble très dynamique et entraînant.
Au cours du set Tukker quitte la scène précipitamment laissant alors Sofi seule. Elle nous explique alors que Tukker est malade et qu’il a vomi toute la journée. Il revient ensuite et la machine à tubes est relancée. Le trio “Best Friend”, “Swing” et “Fantasy” fait clairement son effet. Mais c’est le titre “Purple Hat” et son mélange électro-folk qui dézingue l’Orangerie pour de bon. Il est un peu moins de 23 heures lorsque après un rappel le duo quitte la scène définitivement.
On a aimé l’énergie, la fraîcheur, la couleur, et l’esprit de fête de leur concert. On regrette un peu le côté très (trop?) calibré de leur prestation et le fait que beaucoup de bandes sonores sont probablement utilisées durant celui-ci. Mais difficile de faire autrement lorsque l’on est deux sur scène et que la musique présente beaucoup d’effets et une production très aboutie. Malgré ça le duo relève chaque soir le défi de faire danser son public avec enthousiasme dans un univers hallucinatoire joliment barré et délirant.