L’été est synonyme de festivals. La Belgique en compte un nombre impressionnant et le choix est souvent difficile.
Pourtant, chaque festival, outre sa programmation musicale, a son propre ADN. Esperanzah ! n’échappe pas à la règle : festival convivial, familial, engagé, festif. L’édition 2019 qui s’achevait ce dimanche n’a pas échappé à la règle.
Esperanzah ! c’est tout d’abord un lieu. L’Abbaye de Floreffe. Ses bâtiments magnifiques, ses chemins de pavés, ses espaces suspendus, le tout décoré spécialement pour l’occasion : des dizaines de parapluies colorés accueillent les festivaliers, des sculptures/montages en bois parsèment le parcours. On entre dans un autre monde. Sensation encore renforcée quand la nuit tombe et que les ampoules colorées viennent parsemer le site. On pourra se poser la question de la mobilité sur le site, surtout à l’issue des « gros » concerts. Le nombre de festivaliers se déplaçant d’une scène à l’autre entraîne un phénomène d’étranglement à certains endroits qui pourrait en cas de mouvement de foule se révéler dangereux. C’est sans doute un des signes que la capacité du site était plus qu’atteinte pour cette édition.
Il y a ensuite le public, bigarré, joyeux et enthousiaste. Diversifié aussi : on croise des familles, des groupes d’adultes et surtout beaucoup de jeunes, en bande, le visage maquillé ou pailleté, des fleurs ou un chapeau de pirate dans les cheveux. Le tout se mélangeant avec une réelle sensation de liberté. Ce mélange crée une ambiance conviviale et bon enfant. On voit d’ailleurs peu de sécurité sur le site contrairement à d’autres festivals très encadrés.
Chacun peut y trouver son compte entre le village des enfants, l’espace worldfood (de l’Italie au Mexique en passant par l’Argentine, il était difficile de ne pas trouver son bonheur) ou encore les nombreux stands d’associations qui proposent de nombreuses actions de sensibilisation. Esperanzah ! est aussi un festival citoyen.
Mention spéciale à la propreté des lieux, résultats de comportements eco-responsables de la part des spectateurs. Il faut dire que les poubelles de tri sélectif étaient très nombreuses et qu’il était difficile de les rater.
Cette année, Esperanzah ! se voulait également attentif au respect de chacun et de chacune. De nombreux panneaux reprenant des slogans percutants jalonnaient les parcours entre les scènes, rappelant à chacun et chacune que le corps de l’autre n’est pas à disposition, que les gestes déplacés n’ont pas lieu d’être et que « non c’est non ».
Le festival souhaite donner une place à chacun et chacune, proposant également des podiums réservés aux personnes à mobilité réduite. Reste la question plus globale de l’accès PMR vu la configuration du site (sol pavé, côtes importantes entre les scènes,…). Peu d’aménagements étaient proposés mais il serait difficile de proposer quelque chose de beaucoup plus efficace vu l’endroit.
Esperanzah ! 2019 peut être qualifié de réussite. Il y a sans aucun doute des questions qui se poseront aux organisateurs notamment en termes de limite de capacité du lieu. L’édition 2020 pourrait donc réserver quelques surprises, à suivre….
