De retour avec un nouvel album « Ce soir, on sort », Patrick Bruel était de retour ce jeudi soir sur la scène de Forest national.
Le disque, ancré et consistant, avait déjà montré un autre Bruel. Encore plus concerné par le monde qui l’entoure, en phase avec la réalité. L’homme pose un regard honnête sur ce qu’il est, ce qu’il a manqué mais aussi ce qu’il a construit, avec l’autre, avec les autres.
La tournée, longue, est, à l’exception de quelques dates, déjà sold-out. Le public est, une fois de plus, au rendez-vous. Une fidélité à toutes épreuves. Et question fidélité Bruxelles s’y connait.
Dès les premières notes, le public rayonne d’une énergie lumineuse. On peut ressentir une onde positive se propager. Patrick Bruel apparaît complètement intégré dans un décor à couper le souffle. Les écrans géants se transforme en un dédale de cube, les lumières s’emballent. Il y a quelque chose de différent ce soir, assurément.
Un concert de Patrick Bruel est toujours un évènement en soi, ne fut-ce que par l’échange entre l’artiste et son public. Mais cette fois, cela va bien au-delà de cela. Ce concert est remarquablement mis en scène, les spectateurs entreront successivement dans des mondes visuels qui permettront aux chansons, aux textes de les pénétrer pleinement. Le réalisme est au service de l’émotion.
De l’émotion, des émotions Bruel en a donné beaucoup et en a reçu en retour. Un regard de sa part, les bras se lèvent, les voix explosent. Un sourire, la salle se calme, attentive et respectueuse.
On a vu son regard embrumé, son effort pour dépasser le flot de sentiments qui l’envahissait. On a vu un homme heureux qui s’est donné pleinement. Sans faire semblant.
Les morceaux du dernier album se mêlent aux succès. Comme des tableaux impressionnistes. Le concert est découpé de manière à ce que le rire fasse place à l’émotion, que la danse et les chants du public succèdent aux moments d’engagement, de sérieux. Les montagnes russes des sentiments.
Patrick Bruel n’est plus le même, il a pris conscience du prix de la vie, du partage sincère et fraternel.
Son public a suivi le même chemin, pas un cri hystérique, juste des sourires, parfois tremblants d’émotion.
Il y avait énormément de respect mutuel lors de ce concert. Comme lorsque l’on retrouve un ami et que l’on sent qu’il n’est plus tout à fait le même, pas un autre non plus mais que le fil qui nous unit a changé de couleur.
Patrick Bruel est aujourd’hui un des grands patrons de la scène francophone.
Il terminera son concert en fixant rendez-vous en mai. On le sent déjà impatient de fêter son anniversaire à Bruxelles. Trois soirs d’affilée. Et il y a fort à parier que son public lui fera un merveilleux cadeau.
Tickets : http://www.forest-national.be/fr/calendrier/2018-2019/patrick-bruel