C’est à la Cellule 133 que le groupe belge Waste Ground Project est venu présenter la sortie de l’album “The Cats Are Back”, signé sur le label bruxellois Ragtime Productions. Dix morceaux de jazz fusion teintés d’influences multiples composent ce premier disque prometteur.
“Un terrain vague c’est un endroit dans la ville où la nature reprend ses droits.” C’est avec ces mots que Paul Prignot, leader et guitariste du Waste Ground Project inaugure le concert que le groupe donne à l’occasion de la sortie de son premier album, devant le public de la Cellule 133, petite salle familiale aux allures de vieux saloon. -Nul doute que ce que le groupe entend par nature c’est le groove de leur jazz fusion, comme langage universel, seul moyen de communiquer leur plaisir de jouer au public attentif, car ce soir c’est bien cela qui a repris ses droits.
Le Waste Ground Project ce sont cinq musiciens expérimentés – Marie-Sophie Talbot aux claviers, Frédéric Dailly à la basse, Stephane Pougin à la batterie et aux percussions, Philippe Laloy à la flute et au saxophone et Paul Prignot à la guitare – qui se retrouvent pour jouer les compositions instrumentales de ce dernier.
C’est sur un rythme de clavier qui rappelle ceux de Stevie Wonder que s’ouvre le concert, les mélodies de jazz fusion portés par les notes funky de la guitare et du saxophone font directement mouche.”Ce morceau s’appelait Smell Like Weed, ça sent la beuh” nous traduit Paul Prignot. Suit “Don’t Call Me Back”, morceau aux accents plus bluesy qui, comme son nom ne l’indique pas, fait se répondre la guitare et la flute traversière, fait dialoguer les envolées du clavier funk et les slaps de basses. Les morceaux s’enchainent, empruntant tantôt au jazz lyrique de Pat Metenhey, tantôt au jazz groovy de John Scoffield, jusqu’au plus abstrait morceau “Walking Noise”, qui porte bien son nom.
Mais les influences du Waste Ground Project vont puiser dans un univers musical plus large que le jazz et le funk. Le morceau “Tabula Rasa” nous livre un blues sans faire l’économie du groove que le groupe nous a offert depuis le début du concert. Le morceau “After The Rain” commence très jazz avant de basculer sur des rythmes bossa-nova et le morceau “Flip Flop” est un étonnant, mais efficace mélange entre la fusion du groupe et la salsa.
“Ça va Paul?” crie une personne dans le public à l’attention du guitariste. “Il fait chaud”, répond celui-ci, provoquant des éclats de rire dans la salle. Pourtant les musiciens ne semblent pas avoir envie de faire baisser la température et enchainent avec deux morceaux aux accents très funk, la basse résonne, le saxophone s’enflamme, les solos s’enchainent les uns après les autres sur des rythmes à la Maceo Parker.
Après un premier salut, le groupe revient jouer un morceau de rappel, avant de proposer au public de boire ensemble un coup dans le fond de la salle. Une proposition à l’image du concert qu’ils viennent de donner : intimiste et altruiste.