Le festival Propulse se déroulait cette semaine dans les couloirs du Botanique. L’événement s’affirme à nouveau comme l’un des rendez-vous à ne pas manquer pour faire l’état des lieux des groupes montants en Belgique francophone, tous styles confondus. Bilan des artistes qui nous ont tapé dans l’oreille lors des trois soirées ouvertes au public.
Chaque rencontre avec les gars de Boda Boda se solde par une sévère claque dans la tronche, et le groupe semble avoir encore progressé avec l’arrivée d’un cinquième membre. Entre riffs stoner répétitifs et bizarreries psyché, le groupe crée son propre son. La mise en place rythmique est parfaite grâce à un véritable animal aux fûts et une forte présence des synthés dans les basses fréquences. Un groupe à découvrir absolument en live tant son identité est particulière.
Croisés au même endroit en 2016, les musiciens de TOTM semblent également avoir affirmé leur style. À la limite entre pop et post-rock radioheadesque, le groupe n’hésite pas à intégrer de longs passages instrumentaux, presque prog. Les harmonies vocales sont excellentes et les arrangements ciselés. Les musiciens ne s’économisent pas et sont manifestement contents d’être là : plaisir partagé !
Dans une Rotonde attentive, Leonore nous a offert un beau moment de sensibilité. La voix de Chloë Nols est superbe, toute en fragilité. Les musiciens sont brillants de maitrise, même si l’on aimerait parfois que la section rythmique s’efface légèrement pour servir les arrangements aériens du guitariste. Une belle découverte pop dont on entendra encore parler, certains morceaux sonnant comme des tubes en puissance.
Dans un registre plus rock, Annabel Lee nous met la banane en 3 accords de guitare et deux ou trois refrains punk bien sentis. Imparable pour les amateurs de garage pop, le groupe mené par Audrey Marot ajoute aux ingrédients ci-dessus une touche d’ironie, un sourire insolent et quelques blagues pourries – touché ! En fin de set, le groupe scande “I wanna have sex with you” : difficile de refuser l’invitation quand elle est formulée avec autant de classe.
Enfin, Shungu, beatmaker hip-hop accompagné d’un batteur et d’un guitariste, a fait groover la Rotonde avec des beats éclectiques, entre passages jazzy et electro expérimentale. Définition de la nonchalance, le mec envoie pourtant du lourd derrière ses machines. Quelques cocottes funky, des basses lourdes et un groove particulier : le public est séduit et oscille en rythme.