IAM est de retour sur scène avec l’album qui a donné ses lettres de noblesse au rap français. Pour fêter les 20 ans de ‘L’Ecole Du Micro d’Argent’, le classique des classiques hip-hop, IAM propose une tournée à la hauteur de la légende. Bien entendu, Scenes Belges a assisté à la date belge de la tournée au Palais 12 jeudi dernier.
Quelques temps après que le groupe marseillais ait annoncé son désir de faire renaître la magie de ce disque mythique lors d’un concert exceptionnel à l’AccorHotels Arena de Paris le vendredi 24 novembre 2017, ce dernier affichait déjà complet ! Fort de cet engouement et désireux de célébrer cet anniversaire avec le plus de fans possible, le groupe annonçait son retour sur les planches il y a près de deux ans déjà. Autant dire que l’annonce fut longue pour tous les p’tits frères des nineties dont les bancs d’écoles vibraient au son du micro d’argent. Y compris pour les journalistes de Scenes Belges qui ont carrément réussi à demander leur accréditation un an trop tôt… Ha? C’était pas le 29 novembre 2016?
Teaser IAM 2 – Tournée L’Ecole du Micro D’Argent 2017 from SlamCreations on Vimeo.
Sans trop de surprise, le show nous a offert d’assister à un véritable best of nostalgique de près de deux heures. Il faut dire que l’Ecole du micro d’Argent a réussi l’exploit inégalé d’affubler chacun de ses morceaux du hashtag #culte. La salle est évidemment pleine de samouraïs à la trentaine bien sonnée qui, s’ils ont arrêté de casser des voitures, ne semblent pas avoir pour autant délaissé les spliffs et les bottes de sept lieues. Ça sent la weed partout et certains viennent de loin pour assister à l’événement…
Une technique à la hauteur de l’événement
Disons-le, les tontons du hip-hop français ont mis les p’tits plats dans les grands pour souffler avec leur public les 20 bougies de l’indémodable galette de vinyle. Vidéo-show impressionnant projeté sur un écran incrusté dans un logo IAM démesuré; pluie de billets sur le public; light-show minimaliste mais faisant la part belle à l’action de la scène; on en prend plein la tronche du début à la fin… Le problème est qu’il en ressort un show quelque peu trop millimétré pour un groupe de hip-hop, laissant peut-être trop peu de place à l’improvisation et au contact avec le public… Le groupe enchaîne les tubes un peu trop rapidement à notre goût, quitte à céder aux enchaînements mixés et aux transitions expédiées – ce qui donne parfois le sentiment d’un gigantesque medley – quand on aurait préféré qu’ils prennent le temps de teaser les morceaux en faisant monter la pression sur des intros plus atmosphériques. Mais qu’à cela ne tienne, comment auraient-ils pu faire autrement à cette échelle? Le groupe en est cependant conscient et fait tout ce qui est en son pouvoir pour nous offrir une célébration construite comme une photographie de la fin des années nonantes.
Même si ça reste une grande salle, ça reste avant tout un concert de culture hip-hop (lire avec l’accent marseillais). Et cette culture n’existerait pas sans les DJ’s…
On touche à l’autre petit bémol du concert… Les DJ’s n’offrent aucune présence tout au long du show, on les suspecte même de faire du playback. Le scratch semble préenregistré et le vidéo-show ne nous offre aucune vue sur les platines. Même l’unique moment de solo des DJ’s loupe le cocge de les mettre en valeur. Un petit mix du morceau “Le feu” avec “Belsunce Breakdown”, qui résonne comme une fin de soirée “kermesse-boudin” (on s’attend presque à ce qu’il enchainent avec “la chenille”). Dommage…
Il n’empêche qu’on assiste en live à une succession de morceaux inscrits au Panthéon de la scène musicale french. Les « bad boys de Marseille » nous font la totale : « La saga », « Petit frère », « Nés sous la même étoile », « Je danse le Mia », « Chez le Mac » et évidemment un final sur le « L’Empire du Côté Obscur » et les 13 minutes d’anthologie de « Demain, c’est loin »: il est temps de retourner à L’Ecole, celle de la rime, celle de l’excellence.