Une 29ème édition du Dour Festival qui a connu pas mal de changements d’aménagement. Mais heureusement, à la fin c’est toujours l’amour et la musique qui gagnent!
Une nouvelle année est vite passée et pour la 12ème fois consécutive on se rend à Dour toujours aussi motivés! On sait qu’on aura droit à d’excellents concerts et cette ambiance d’amour qui règne sur le festival durant 5 jours.
En tant d’années on en a connu des canicules, des piscines de boue, des changements de parkings, camping, etc… La seule chose qui n’était pas encore arrivée, c’était devoir faire le festival en béquilles. Et donc, de tester le côté PMR du festival.
PMR signifie Personne à Mobilité Réduite. Malheureusement les accès ne sont pas au top du 
top.
Ne serait-ce que le camping PMR, pourquoi était-il si loin? Après The Village (complexe comprenant les festihuts, flexhotels, etc..) et même après la Relax Zone? Choix étonnant et peu pratique.
Pour se mettre en situation et tenter de comprendre les difficultés que ça peut représenter, le chemin jusque la Last Arena prenait entre 40 et 60 minutes (sans parler de celui jusqu’au parking). Beaucoup de festivaliers se sont d’ailleurs plains des trajets, mais imaginez exactement ce même trajet en béquilles? A la longueur, on rajoute les difficultés dans les graviers (peu pratique en chaise roulante) ou sur les plaques en métal assez glissantes une fois un peu de poussière dessus. Les dalles en plastique étaient par contre vraiment très bien, mais trop peu nombreuses.
Deux plateformes PMR pour sept scènes et trois toilettes sur les site, c’est peu. Etant donné qu’il n’était pas simple de se rendre jusqu’au Labo ou la RedBull Elektropedia Balzaal, nous n’avons pas pu profiter pleinement de la programmation alléchante de ces deux scènes.
Pour le coup, il y a quelques petits éléments à améliorer pour faciliter réellement l’accès au festival pour les PMR. Heureusement nous avons pu compter sur l’ASBL Intro / Inter et leur équipe de bénévoles pour essayer de nous faciliter les choses au maximum.
A présent, passons à tout ce que le festival peut offrir de positif!
On commence évidemment par les concerts! La programmation évolue afin de coller au mieux avec les tendances actuelles et on trouve toujours de quoi se contenter. Un peu moins de conflits d’horaires que par le passé, on y gagne.
Ensuite il y a les festivaliers! Toujours autant rempli d’amour et de compassion lorsqu’ils constataient la galère que c’était pour nous. Certains n’hésitant à nous aider comme ils le pouvaient. On ne retrouve cette formidable ambiance dans aucun autre festival.
La qualité globale du son lors des concerts est à remarquer également. Que ce soit dans les chapiteaux ou en plein air, le son était très bon.
Les infrastructures de la Redbull Elektropedia Balzaal, qui continue d’offrir un espace différent aux festivaliers friand de musiques électroniques en tout genres. Avec les 15 VJ’s se relayant pour nous offrir des effets vidéos des plus adéquats pour ce lieu.
Place aux concerts !
Caballero & JeanJass :
Les deux acolytes sont dans une forme olympique pour chauffer le public, déjà très nombreux, du festival de Dour. Qu’il y ait 50 ou 10.000 personnes, ils se donnent à fond et mettent le feu. Deux artistes inratables en live, tant la communication avec le public et entre eux est magique. Voilà qui démarre le festival sur les chapeaux de roue pour nous!
Damso :
Qu’on aime ou pas sa musique, il est indéniable que Damso met un sacré bordel dans le chapiteau. L’ambiance est chaude et lourde dans une Jupiler Boombox qui ne demande que ça ! On assiste à une performance digne de la hype qu’engendre cet artiste. Avec en bonus VALD qui débarque pour foutre un plus gros bordel. Ambiance au top!
M.I.A. :
Mathangi « Maya » Arulpragasam ramène les foules devant la Last Arena. Le public est bouillant, l’artiste prête à en découdre mais malheureusement la magie n’opère pas. Quelques problèmes de micro n’aideront pas MIA mais elle termine son show de manière très pro. Et ça nous aura quand même bien fait plaisir de la revoir.
A-Trak :
Le DJ nous a livré un set millimétré, plein de puissance et de diversité Même si le public était moins nombreux au départ du set, on a vu les groupes de personnes s’agglutiner au fur et à mesure de l’avancement du set. Un show light et des projections assez sympa qui accompagne bien les enchaînements du Dj! Voilà qui clôture parfaitement cette première soirée de festival!
The Lemon Twigs :
L’efficacité est au rendez-vous dans la Petite Maison dans la Prairie en ce début de journée. Le groupe envoie sa pop-rock teintée de psyché avec une justesse impeccable. Pas de faux pas, tout est assez carré, un excellent concert pour démarrer la journée!
Idles :
Très bonne prestation du groupe anglais, dont le chanteur fera l’effort de s’exprimer en français la plupart du temps. Le public arrive petit à petit sur le concert et se fait vite happer par la puissance post-punk / new-wave du groupe. Ils dégagent une intensité qui vous empêche de quitter cette tente tant c’est bon! Pas mal de chansons du nouvel album compose la setlist et c’est avec plaisir qu’on les découvre en live.
Kate Tempest :
La tornade Kate Tempest est passée par Dour et quelle réussite! Son flow impeccable et intraitable ajouté à sa présence scénique ont emportés la Jupiler Boombox. Ses mots sont justes et touchent exactement où il faut. La demoiselle est accompagnée par deux musiciens, ensemble ils ont fourni un show complet et captivant pour tout le public. C’est une artiste d’une rare intensité qu’il ne faut pas rater en concert!
St Paul & The Broken Bones :
En voilà un groupe qu’il ne fallait pas rater non plus! Originaire d’Alabama, ils nous ont livrés leur soul-folk de toute bonne qualité. Le chanteur à une présence incroyable sur scène qui nous aide à nous laisser emporter par la musique. Ils sont assez rare en Belgique, nous étions donc bien content qu’ils soient programmés ici à Dour.
Temples :
Premier passage par le festival pour ce groupe de rock psychédélique et ils n’ont pas manqués l’examen d’entrée! Leur musique nous laisse voyager dans les univers que l’on désire. En fermant les yeux chacun peut se faire son propre voyage tant leurs mélodies sont variées. Tout ça accompagné d’un show light aussi psyché que la musique et voilà, vous avez la combinaison gagnante pour ce genre de musique.
The Strypes :
Retour gagnant pour les jeunes anglais! Même s’ils sont encore assez jeunes, la maturité scénique dont ils font preuve fait plaisir à voir. Le public reprend les refrains en chœur et ça fait mouche! Du tout bon rock influencé par le blues, allié à une arrogance toute anglaise ont réussi à séduire toute la Caverne!
Goldie :
Le célébrissime Dj anglais de Drum&Bass avait la lourde tâche de jouer vers 21h30. Dans certains festival ça peut paraître tôt pour ce genre de set, mais pas à Dour! L’espace Redbull Elektropedia Balzaal à beau être énorme, il est bondé! L’aménagement des écrans et des lumières est fidèle à la tradition et nous emmène dans un autre festival. Cette scène fait de plus en plus office de seconde mainstage à Dour. Le set de Goldie est très réussi, avec pas mal de classiques qui font plaisir à entendre malgré les années qui passent.
Vitalic :
On sait pourquoi on va voir Vitalic et on n’a pas été déçu! Son show light est impressionnant, ajusté au poil et à l’efficacité sans égal. Le public rappliquera en masse sur la plaine de la Last Arena au fur et à mesure que le concert avance. Les nouveaux morceaux passent aussi bien que ses classiques qu’il distille tout au long du set. C’est avec plaisir qu’on découvre son nouveau show et qu’on retournera certainement le voir!
Møme :
Le très prolifique Dj/Producteur français est venu pour faire le show et quel show! Il se balade sur scène avec son Keytar et harangue la foule à la moindre occasion. C’est un plaisir pour lui de venir jouer dans ce festival si particulier et il donne tout ce qu’il a! La tente est bondée et ça danse dans tous les sens. Voilà de quoi clôturer ce deuxième jour en beauté!
HER :
Malheureusement le concert se déroule sans Simon, très malade. Mais ça n’empêche pas le reste du groupe d’avoir la pêche et d’assurer ça comme il faut. Beaucoup d’artistes entendent parler du festival de Dour et semblent heureux d’y jouer. Ce bonheur est très communicatif avec le public qui réagit au quart de tour tout le long du concert. Leur pop teintée de soul agit efficacement dans une Petite Maison dans la Prairie bien remplie.
Circa Waves :
Le quatuor de Liverpool envoie la sauce de manière ultra impeccable. Ils ne peuvent pas cacher leurs origines et influences et c’est tant mieux! Parce que ça reste des influences, qu’ils réussissent à mettre à leur sauce. Ils déroulent leur set avec beaucoup d’énergie, une atmosphère qui convient parfaitement à la Caverne. Qu’il est agréable d’entendre leurs guitares rugir!
Two Door Cinema Club :
Un peu de pop-rock sautillant en ce début de soirée? Voilà le délicieux plat servi par le groupe Nord-Irlandais qui ramène déjà pas mal de monde sur la Last Arena. Une très bonne setlist best-of qui lance la soirée de la meilleure des manières. On ne les aurait pas vu à un meilleur horaire, bien joué messieurs les programmateurs!
The Kills :
Comme le dit Ponpon pour les annoncer, inutile de présenter Alison Mosshart et Jamie Hince, voici The Kills! Et quelle claque d’entrée! Le son est excellent, leur présence époustouflante et ça ne retombe pas à plat, loin de là. On assiste à une performance digne de ce nom qui vous scotche au mur, quel plaisir. Deux semaines après leur concert à Rock Werchter, on ne boude pas notre plaisir de pouvoir les apprécier dans une ambiance plus intimiste.
NAS :
C’est en véritable patron que NAS revient fouler la scène de la Last Arena de Dour. Sa prestation est aussi bonne qu’il y a deux ans lorsqu’il est venu jouer l’intégralité de son album mythique Illmatic. Ici nous avons la chance d’avoir un panel plus étendu de son répertoire, avec en bonus le morceau Shook One en hommage à Prodigy de Mobb Deep. Une des meilleures prestations de ce festival, et vu le nombre impressionnant de personnes, le festival à eu raison de faire revenir maître NAS!
Jonwayne :
Voilà un artiste complètement en dehors du rap-game. Il est atypique au possible, reste relativement immobile derrière son micro et pourtant sa présence est incroyable. Son flow singulier séduit les festivaliers venus assez nombreux pour assister à sa performance. On remercie Lefto d’avoir programmé un tel artiste sur le festival, une des meilleures découvertes de cette année.
Shobaleader One :
Le side-project du bassiste de Squarepusher est venu retourner le cerveau des festivaliers de Dour! Un show light inversement proportionnel à la complexité musicale du groupe. C’était un concert intense dont on a mis un petit temps à redescendre mais que c’était bon! Pas énormément de communication avec le public, mais on sait que ce n’est pas le style de la maison.
Igorrr :
Nous avons rarement vu un groupe se faire autant acclamé AVANT sa prestation! Alors que le DJ et les chanteurs se mettent en place sur scène et effectuent les tests micros, il y a déjà une bonne centaine de personnes qui scande le nom du groupe. Leur retour en formation live était attendu et ils n’ont pas déçus! Il est tout de même assez marrant de voir le visage interloqué/décomposé des personnes qui ne connaissaient pas le groupe avant de les voir sur scène. Véritable ovni mélangeant le breakcore avec du lyrique, de la polka, etc… Réussite tonitruante pour le groupe qui est acclamé en fin de set comme peu l’ont été. Un autre grand moment du festival qu’on est heureux d’avoir pu vivre.
Machinedrum :
Travis Stewart nous a gratifié d’une excellente performance. Laissant la place majoritairement à son dernier effort, Human Energy sorti sur l’excellentissime label Ninja Tune. Il nous faudra cependant partir avant la fin pour nous diriger vers la Petite Maison dans la Prairie et le concert de Rone.
Rone :
Rone aka Erwan Castex en est à son 4ème passage sur la plaine de la Machine à Feu. Le moins qu’on puisse dire c’est qu’il nous a encore bluffé! Setlist parfaitement arrangée, les enchaînements sont d’une grande qualité. Ainsi que son show light très travaillé qui complète l’ambiance musicale du français.
Die Antwoord :
Dommage mais nous n’avons pas assisté à la meilleure prestation du groupe Sud-Africain. Quelques problèmes de niveaux de micros rendaient les parties play-back assez flagrantes. Alors oui ils en envoient plein la vue avec les écrans géants, une sorte de spectacle burlesque moderne. Mais au niveau du son ce n’était pas le top. Ce n’est pas grave, on repassera car on connait la puissance que le groupe est capable de délivrer.
The Gaslamp Killer :
Troisième venue en Belgique en 6 mois pour le DJ de San Diego. Après ses passages au Dépôt à Leuven et à l’AB de Bruxelles, il vient nous distiller sa science des dj set à Dour! Il adapte ses sets à l’audience, tout en gardant ses passages classiques comme les parties 8bits, hip-hop ou orientales. Il retourne véritablement le chapiteau et nous assène d’une multitude de nouveautés issues de la côté ouest des Etats-Unis. Le label Brainfeeder est fièrement représenté par The Gaslamp Killer cette année au festival!
Deap Vally :
Lindsey (guitare) et Julie (batterie) ont eu la tâche compliquée de réveiller pas mal de festivaliers de la Caverne en ce dernier jour de festival. Tout le monde le sait, les débuts d’après-midi du dimanche sont difficiles à Dour. Cependant le duo n’en a que faire et offre une performance pleine d’énergie aux courageux présent qui apprécient. Une dernièrejournée qui démarre fort bien.
Alaclair Ensemble :
Quelle découverte! Ce collectif québéquois a retourné la grosse centaine de personnes présentent dans un Labo chaud bouillant! Les meilleurs représentants du style post-rigodon du Bas Canada ont démontrés leurs diversités de beats et leur capacité à enflammer les foules. Même s’il y a quelques problèmes de micros, ils ne se laissent pas démonter et assurent le show à la perfection. Et encore un merci à la programmation du festival pour oser ce genre de pari!
Hanni El Khatib :
Il est rare de voir un musicien venir faire lui même ses balances aussi précisément en festival, mais c’est qu’il aime faire les choses bien ce rocker de Los Angeles. Ses prestations live sont tonitruantes et ont ce côté sale qu’on aime tant. Quelques morceaux du nouvel album mais sans oublier ses classiques si efficaces qu’ils entraînent de beaux pogos dans les premiers rangs.
C’était le dernier concert de cette partie de tournée mais il sera de retour le 05 Octobre au Botanique et si vous aimez ce genre de rock, précipitez vous sur les places! As usual misterHEK, Fuck it. You Win!
Metronomy :
On n’a pas su assister à l’intégralité du concert pour cause de chevauchement avec le précédent. Mais il est toujours agréable de voir Metronomy, même en prenant le concert en court! Ils prennent du plaisir sur scène et le communique bien avec le public joyeusement réparti sur la plaine. Un tout bon set de festival tout comme Two Door Cinema Club deux jours plus tôt.
Sleaford Mods :
Les anglais livrent une prestation comme ils en ont le secret. D’un côté la nonchalance du lanceur de beats couplée à l’intensité de l’aboyeur font mouche parmi le public qui semble déjà bien connaitre les deux zigotos. Même si ce n’est pas la première fois qu’on assiste à leur prestation, on y prend à chaque fois toujours autant de plaisir!
Pour clôturer, le classique top / flop de cette année.
Tops :
+ La diversité de la programmation musicale
+ Les festivaliers
+ L’ambiance
+ La qualité globale du son
+ Le dévouement des bénévoles Intro
+ Les installations de la Redbull Elektropedia Balzaal
+ La tonne d’amour brassée pendant le festival!
Flops :
– Les parkings
– Les trajets et le côté PMR
– Les toilettes
Dour, I love you, but you’re bringing me down!
PS: Je tenais personnellement à remercier Pieter, le reponsable de l’ASBL Intro présent sur place ainsi que Santo, pour nous avoir tant aidés.
