De concert en concert, c’est peu dire que Feu! Chatterton revient différent à chaque fois, toujours plus fort et confiant. L’histoire d’amour avait commencé il y a tout juste un an lors des mêmes Nuits Botanique, et jeudi soir, elle a atteint un premier paroxysme. Le groupe est passé avec brio de la Rotonde au Cirque Royal avec brio et un public toujours plus grand.

Il est encore tôt et le public est timide dans le Cirque Royal aménagé en configuration debout. Les premières notes résonnent et réveillent un tant soit peu le public pour apprécier Radio Elvis, successeur de Feu! Chatterton dans la catégorie révélation de la scène rock. Pour la première fois sur le sol belge, le trio a prouvé qu’il n’a pas peur des territoires inconnus. Qu’il chante d’ailleurs sur  ses musiques fortes et balancées. Le groupe émergent a de l’énergie à revendre. « Vous êtes sage, Bruxelles ». Oui, c’est vrai mais de moins en moins, la salle chauffe et si l’assistance est sage, c’est pour que le contraste opère entre ces rockeurs démenés pour faire vivre textes et vibrations musicales. Petit frère dans les traces des Feu!, Radio Elvis a la voix de Dominique A et l’ambition des grands. Ils ont bien raison. Nous, on change de place, énervé par la voisine qui a joué l’entièreté du concert en… bruits de bouche (et qui, on l’apprendra plus tard, a poussé le vice jusqu’à s’allumer un « oinj »). Pitié.

IMG_6167IMG_6179IMG_6208IMG_6265Après ces balbutiements réjouissants, c’est un habitué et un homme d’expérience qui égrainent les morceaux sous influence de son premier album solo. Car Nicolas Michaux, c’est avant tout l’ancien leader d’Été 67 qui a décidé de vivre, toujours en français (mais sans oublier l’Anglais présent dans quelques blues bien sentis, un nouveau voyage. Uni à la vie à la mort à quelque chose que la pop française a perdu au fil du temps, Nicolas Michaux s’installe comme un héritier. De Souchon, notamment (comme sur Croire en ma chance, dernier single que Michaux n’a étonnamment pas joué). Et sur scène, le Liégeois se fait barge, décalé, à se demander s’il ne se paye pas un peu la tête du public. Reste des mélodies efficaces et des textes vachement bien écrits. Juste encore un petit quelque chose qui nous empêche d’y adhérer totalement. Affaire à suivre.

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Mais la foule a encore faim. Désormais, ce monstre humain a grossi et le Cirque Royal est bien rempli. C’est dire si, en sept mois (depuis le concert à l’Orangerie), Feu! Chatterton et ses chansons ont fait leur chemin et se sont installés durablement dans les oreilles de fans toujours plus nombreux, et aux âges très divers. De la gamine de 15 ans aux téméraires du rock, quinquas et plus. En attendant, le résultat est là et une ambiance de stade assiège la scène. Je n’ai pas souvenir d’avoir vécu pareil début de concert d’un groupe encore jeune. Tant mieux, car Feu! Chatterton allie popularité et une qualité de chanson qu’on pensait définitivement paumé dans les limbes.

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Dandy magnifique, esthète des mots percutants et jamais galvaudés, Arthur s’avance sur la scène, déjà habité, subjuguant ce public qui, désormais, quasiment toutes les chansons par coeur. L’odyssée commence, de la mort dans une pinède enflammée de désir, au gué de la tragédie du Côte Concorde. Sans oublier les voyages proposés par « À l’aube ». À l’image de ce titre qui a évolué et a gagné un peu plus dans sa manière de frapper les esprits, Feu! Chatterton a gagné en candeur. Même si dans la setlist, rien n’a changé par rapport aux précédents concerts, Feu! Chatterton ne se répète pas. Loin de là. Remixant même son hit, La Malinche, et transformant le Cirque Royal en club branché. Et la puissance d’interprétation y gagne à chaque fois. On pense à Bécaud, et ce même si Arthur a ce charisme unique, déjà géant dans ses premiers pas sous les lumières publiques (car on se doute qu’il y a derrière cette manière de transpirer ses chansons un travail dément). Feu! ravive la flamme et termine sur « Je t’ai toujours aimé », réarrangé mais emprunté aux Polyphonic Size. Une déclaration qu’on retourne au quintet, ce n’est que le début d’une belle et forte histoire.

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Et si vous ne les connaissez pas, un très chouette documentaire:

https://www.youtube.com/watch?v=hdph5ZHL6S0

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