Vincent Liben, incontournable de la scène belge, tant avec les mythique Mud Flow qu’avec une carrière solo et francophone menée brillamment, était au Botanique ce jeudi pour présenter son nouvel opus, Animalé, fort en sonorités et en univers.
Un jour après Barcella, l’Orangerie avait paré ses gradins pour un concert assis pour le concert de Vincent Liben. Pas comble mais presque. Et ce sont d’abord les loufoques et très attachants Sages comme des sauvages (dernier vainqueur de la Biennale de la Chanson Française à Bruxelles) qui ont chauffé la salle avec des mélodies évoquant autant les indiens ancestrau, que l’Île de la Réunion et la rue de Belleville. « Nous sommes Sages comme des sauvages, et nous venons de Forest… ça ne s’invente pas! » La colorée Ava et Ismaël ne manque pas non plus d’humour. « On fait de la musique de cuisine, Ava va arriver, elle a oublier ses baguettes chinoises. Oui oui comme pour les suchis. » Et le voyage fut fascinant et hallucinant. On n’a pas vu les 30 minutes passer.
Puis, c’est le très attendu Vincent Liben qui a enfin foulé la scène pour présenter son dernier né, Animalé. Pour ceux qui vivent au Bota, certains avaient pu le voir en musicien la veille pour Lisza, en première partie de Barcella. Cette fois, les rôles étaient intervertis et la jolie Lisza avait retrouvé son apparat de choriste pour cette release party. Une première date faisant la part belle aux nouvelles et fantastiques chansons (radicalement différentes des intimistes du premier album) et ne reprenant que deux anciennes: 30 décembre et Mademoiselle Liberté (reprise ici avec Lisza, forcément!).
Ainsi pendant une heure, Liben nous a baladé dans l’univers suintant d’Animalé, entre les fantômes et monstres sous les draps, les reflets ébènes d’une Afrique de tous les désirs et une chanson gay (« Les Cévennes »), le ténébreux Vincent a posé sa voix rauque et gracieuse. Touchant et mélancoliques, Liben n’a pas beaucoup changé si ce n’est l’enrobage de ses chansons fait d’arrangements majestueux. Et malgré quelques couacs (normal quand on fait une musique si ample et que ce n’est que le premier concert), le seul bémol reste la durée du spectacle: une petite heure conclue en un rappel expédie et seulement fait d’un salut des artistes. Dommage, on en aurait bien pris un peu plus, le voyage, le concert aurait vraiment été impeccable. C’aurait été le premier album, on aurait compris, mais là, on a du louper quelque chose.