M’extripant avec bonheur du froid glaçant qui fige Bastogne, je me glisse dans l’atmosphère sobrement « old fashioned » d’un « Espace 23 » pourtant « sold out » et archi bondé d’un public sagement assis.

C’est que le groupe qui joue aujourd’hui est l’un des meilleurs représentant du « rock belge », habitué aux Top 10 et autres récompenses. Entamant sa vingtième année d’existence, Hooverphonic foule pourtant pour la première fois les planches de la cité ardennaise.

Et pour ce concert de la nouvelle tournée « Reflection », tout juste démarée le jour précédent, le groupe a misé sur une décoration scénique simple, voire minimaliste, mais néanmoins délicieusement originale.

Eclairage blanc, mobiler « sixties » m’évoquant curieusement la première salle à manger de mes parents (oui, je sais, ça ne me rajeunit pas… ), sobriété des costumes, des attitudes, de l’intro… où Raymond Geerts – guitariste – simplement assis dans un divan d’époque se lève, arpente la scène, enlève puis dépose sa veste sur une antique patère métallique avant d’empoigner sa guitare. Mine de rien, comme à la maison, il décoche ensuite les premiers accords du set… Nous sommes à la maison, dans un living délicieusement daté, convenant parfaitement aux sonorités « sixties » des instruments vintages utilisés.

Car là est bien le charme d’Hooverphonic ! Un esprit presque familial tant ils font partie de notre vie et de sa bande-son, largement teinté d’humour – merci Alex Callier pour ces interventions amusantes pleines d’autodérision sur la Flandre, la Belgique, le français, ou le charme suranné des vieux vinyles… dont un exemplaire dédicacé sera même offert en fin de set !

Ajoutez la gestuelle très étudiée, plastique et sobre de Noémie Wolfs, sa voix magique, qui vous emporte, vous émerveille, vous émeut… Deux duos magnifiques, en chassé-croisé voix-piano (pour le sublime « Vinegar and salt » et « The Night Before ») porteront l’émotion à son comble. Et le public, rapidement réchauffé et enthousiaste, ne s’y trompera pas, applaudissant à tout rompre (attitude typiquement wallonne – nous laisserons à Alex la responsabilité de cette observation…).

S’enchainent deux heures de hits, et rien que des hits ! Pas un seul morceau qui ne soit passé et repassé maintes fois en radio, porteur de cette « hooverphonic touch » propre au groupe de Sint Niklaas, rappelant par certains aspects le « Portishead » de la période « Glory Box » ou d’autres groupes à l’ambiance « loundge », calme et sereine…

Un son chaud, étudié, maîtrisé, la voix parfaite d’une Noémie qui prend visiblement du plaisir sur scène, des choristes pétillants, remuants et assumant des arrangements de grande beauté… Moment hors du temps !

Chauffé à blanc, le public réclame et obtient trois rappels, ponctués de morceaux laissés au choix, ou de la distribution d’un lot de cannettes « Hooverphonic » dans une ambiance bon enfant.

Hooverphonic, en toute grande forme, va prochainement écumer différentes salles dans le pays. Il reste quelques places et donc, si j’étais vous…

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